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Suisse

Quelles sont les nouvelles règles suisses en matière d’aide au suicide ?

Le scientifique australien David Goodall (C) part en fauteuil roulant. Il n'a pas été autorisé à demander de l'aide pour mettre fin à ses jours en Australie, il a donc été contraint de se rendre en Suisse. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le scientifique australien David Goodall (C) part en fauteuil roulant. Il n’a pas été autorisé à demander de l’aide pour mettre fin à ses jours en Australie, il a donc été contraint de se rendre en Suisse. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le programme suisse de suicide assisté permet aux personnes de se suicider avec l’aide de professionnels de la santé.

Le programme est relativement unique au niveau international, peu d’autres pays autorisant cette pratique, en particulier lorsqu’il s’agit de non-résidents.

Selon les nouvelles directives de l’Académie suisse des sciences médicales, les pratiques d’aide au suicide pourraient être renforcées en Suisse.

Ces lignes directrices comprennent un test plus rigoureux pour savoir si vous devriez être autorisé à bénéficier de services de suicide assisté, ainsi qu’une période d’attente plus longue et davantage de rencontres avec des médecins.

Voici ce que vous devez savoir.

Quelles sont les règles du suicide assisté en Suisse ?

Une distinction importante à faire est entre l’euthanasie et le suicide assisté. Le suicide assisté nécessite toujours que la personne en question administre elle-même le suicide, tandis que l’euthanasie est l’endroit où un médecin franchit cette dernière étape.

L’euthanasie n’est pas autorisée en Suisse, tandis que le suicide assisté est autorisé pour les locaux et les étrangers.

Le suicide assisté est légal en Suisse pour des raisons humanitaires.

Alors que l’article115 du code pénal suisseinterdit le suicide assisté pour des « raisons égoïstes » et l’article 114 interdit de « causer la mort » d’une personne pour des « motifs louables, et notamment par compassion pour la victime », le suicide assisté pour des raisons non égoïstes n’est pas spécifiquement interdit car tant que certaines conditions sont remplies.

Quels sont les changements de règles et qu’est-ce que cela signifie pour les étrangers ?

En mai, l’Académie suisse des sciences médicales a mis à jour ses lignes directrices sur le suicide assisté dans le cadre de son code déontologique.

La mise à jour ajoutée en quatre points principaux :

  1. Les médecins doivent désormais avoir deux consultations avec les patients qui doivent être espacées d’au moins deux semaines.
  2. La condition doit être grave et sévère au point où elle est « insupportable ».
  3. L’environnement du patient doit être pris en compte.
  4. Il n’y a aucune justification éthique ou médicale pour fournir le suicide assisté à des personnes en bonne santé.

Il est important de noter que les règles ne sont pas une loi contraignante pour les prestataires de suicide assisté en Suisse. Cependant, ils ont depuis été adoptés par la Fédération des médecins suisses (FMH).

Environ 90% des médecins et professionnels de santé suisses – y compris ceux qui proposent des services de suicide assisté – sont membres de la FMH.

Les membres FMH sont tenus d’adhérer au code FMH et peuvent être sanctionnés s’ils ne le font pas.

Que signifient ces changements ?

Un changement majeur dans le cadre des nouvelles directives est que les gens doivent avoir une forme de maladie ou un état « insupportable ».

En vertu des règles précédentes, la vieillesse était une raison valable pour accéder aux services d’aide au suicide, comme l’illustre le .

Goodall a fait la une des journaux lorsqu’il s’est rendu en Suisse pour se suicider, affirmant que même s’il n’avait pas de maladie en phase terminale, sa qualité de vie s’était considérablement détériorée et qu’il voulait mourir.

L’exigence de deux réunions est également un changement important et particulièrement difficile pour les étrangers, car cela signifie qu’ils devront rester au moins deux semaines en Suisse à ce qui pourrait être une dépense considérable.

Exit s’est prononcé contre les changements, affirmant qu’ils créent des souffrances inutiles.

“Si quelqu’un souffre et veut mourir le plus tôt possible, et je peux dire que la décision a été mûrement réfléchie, alors une deuxième conversation ne cause que des souffrances inutiles.”

Alors qu’Exit s’est engagé à ne pas adopter les nouvelles directives, Exit ne fournit pas de services aux étrangers.

Dignitas, le plus grand fournisseur de services de suicide assisté aux étrangers, s’est également prononcé contre les changements mais n’a pas encore indiqué s’ils seraient adoptés.

Les étrangers peuvent-ils accéder au suicide assisté ?

Les principales associations administrant des suicides assistés sont Exit, Dignitas, Ex International et lifecircle.

Exit et Dignitas sont les plus grands groupes de Suisse.

Exit ne fournit une assistance qu’aux citoyens ou résidents de longue durée en Suisse, tandis que Dignitas est la seule organisation à fournir des services de suicide assisté aux étrangers.

Selon Dignitas, le suicide assisté est populaire parmi les étrangers, 90 % de ceux qui ont reçu de l’aide mourant en 2018 venant de l’étranger. La majorité de ceux qui ont bénéficié d’un suicide assisté étaient allemands.

Pour accéder au suicide assisté en tant qu’étranger, vous devez devenir membre Dignitas. Cela peut se faire depuis l’étranger, à condition d’être considéré comme ayant la pleine capacité mentale et d’être majeur.

Plus d’informations sont disponibles sur le lien suivant.

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