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Suisse

Comment les règles de la Suisse sur le suicide assisté se comparent-elles à celles de l’Europe ?

Alors que l’Autriche présente son plan de légalisation de l’assistance au suicide à partir de 2022 en réponse à une décision de justice, nous examinons comment cela se compare à la législation d’autres pays sur l’euthanasie et le suicide assisté – y compris celle de la Suisse.

Le suicide assisté est légal en Suisse depuis les années 1980. Alors que l’on a appris hier que l’Autriche allait adopter des règles similaires, voici la situation juridique et la comparaison avec d’autres pays européens.

Quels sont les nouveaux projets en Autriche ?

Selon un résumé de la législation proposée par le ministère autrichien de la justice, les adultes en phase terminale ou souffrant d’une maladie permanente et débilitante pourront bénéficier d’une aide pour mettre fin à leur vie.

Deux médecins devront évaluer chaque cas, dont l’un devra être qualifié en médecine palliative.

Ils devront notamment déterminer si le patient est capable de prendre sa décision de manière autonome.

En outre, un délai d’au moins 12 semaines devra s’écouler avant que l’accès ne soit accordé, afin de s’assurer que l’euthanasie n’est pas demandée en raison d’une crise temporaire.

Où l’euthanasie est-elle pleinement légale en Europe ?
Les Pays-Bas ont légalisé l’euthanasie active et directe en 2002.

Les doses létales de médicaments sont autorisées si le patient en fait la demande alors qu’il est lucide.

Ils doivent également éprouver des souffrances insupportables en raison d’une maladie diagnostiquée comme incurable par au moins deux médecins

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L’année dernière, la plus haute juridiction du pays a décidé que les médecins pourraient procéder à des suicides assistés sur des patients atteints de démence sévère sans crainte de poursuites, même si le patient n’exprimait plus explicitement son désir de mourir.

Les Pays-Bas ont également pris des mesures pour rendre l’euthanasie légale pour les enfants âgés de 1 à 12 ans en phase terminale.

La Belgique a levé les restrictions sur l’euthanasie en 2002 pour les patients confrontés à des souffrances physiques ou psychologiques constantes, insupportables et non traitables.

Ils doivent être âgés de 18 ans ou plus et demander à mettre fin à leur vie de manière volontaire, raisonnée et répétée, sans contrainte.

En 2014, la Belgique est devenue le premier pays à autoriser les enfants à demander l’euthanasie s’ils souffrent d’une maladie en phase terminale et comprennent les conséquences de cet acte.

Au Luxembourg, un texte légalisant l’euthanasie dans certains cas terminaux a été approuvé en 2009. Il exclut les mineurs.

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En Espagne, le parlement espagnol a voté jeudi 8 mars un texte permettant aux patients en phase terminale ou gravement blessés de mettre fin à leurs souffrances.

La loi en juin 2021, ce qui en fait le quatrième pays européen à dépénaliser l’euthanasie.

Exception suisse
La Suisse est l’un des rares pays qui autorise le suicide assisté, les patients s’administrant eux-mêmes une dose létale de médicaments.

Elle n’autorise pas l’euthanasie active et directe par un tiers mais tolère la fourniture de substances pour soulager la souffrance, même si la mort est une conséquence possible

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De plus amples informations sur les règles en vigueur en Suisse sont disponibles sur le lien suivant.

Le scientifique australien David Goodall (C) sort en fauteuil roulant après une conférence de presse le 9 mai 2018, à la veille de son suicide assisté à Bâle. Interdit de demander de l’aide pour mettre fin à sa vie en Australie, il a été contraint de se rendre en Suisse. Photo : SEBASTIEN BOZON/AFP

Tentative de dépénalisation bloquée au Portugal
En mars, la Cour suprême du Portugal a rejeté une loi dépénalisant l’euthanasie qui avait été approuvée par le Parlement en janvier, la jugeant trop imprécise.

Le projet de loi, qui aurait légalisé l’accès au suicide assisté pour les patients adultes dans une situation de “souffrance extrême et de dommages irréversibles”, retourne maintenant au Parlement pour un éventuel amendement.

Compromis italien
La Cour constitutionnelle italienne a jugé en 2019 que ce n’était pas toujours un crime d’aider une personne en “souffrance intolérable” à se suicider. Le Parlement doit débattre d’une modification de la loi interdisant cette pratique.

L’arrêt des procédures médicales qui maintiennent la vie, appelé euthanasie passive, est également toléré.

En août 2021, plus de 750 000 personnes en Italie ont appelé à la légalisation de l’euthanasie, dépassant de loin le seuil du demi-million nécessaire pour forcer un référendum sur la question.

La centenaire Hélène Wuillemin, vue ici dans son appartement de Laxou, dans l’est de la France, a entamé une grève de la faim après le rejet de ses demandes d’euthanasie en Suisse et en Belgique. Photo :JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP

Le droit de mourir
En France, une loi de 2005 a légalisé l’euthanasie passive comme un “droit à mourir”. Une loi de 2016 permet aux médecins de la coupler avec une “sédation profonde et continue” pour les patients en phase terminale, tout en maintenant l’euthanasie et le suicide assisté dans l’illégalité.

En avril 2021, légaliser l’euthanasie n’a pas pu être voté comme prévu en raison du nombre d’amendements soumis.

La Suède a autorisé l’euthanasie passive en 2010 et l’Irlande reconnaît également le “droit de mourir”.

La Grande-Bretagne autorise le personnel médical à arrêter un traitement de survie dans certains cas depuis 2002. Les poursuites à l’encontre de ceux qui ont aidé un proche à mourir, après avoir clairement exprimé le désir de mettre fin à leur vie, ont diminué depuis 2010

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En Allemagne, l’euthanasie passive est autorisée si le patient en fait la demande. En janvier 2021, le parlement du pays a proposé une nouvelle législation qui autoriserait le suicide assisté pour les adultes en phase terminale après qu’ils aient reçu des conseils.

Refuser un traitement
Depuis 1992, le Danemark autorise les personnes à déposer un refus écrit de traitement excessif dans des situations graves, le document étant conservé dans un registre centralisé.

En Norvège, l’euthanasie passive est autorisée si elle est demandée par le patient ou par un proche, si le patient est inconscient.

En Hongrie, les personnes atteintes de maladies incurables peuvent refuser un traitement.

Il est également légal de mettre fin au traitement des personnes en phase terminale en Lituanie et en Lettonie.

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