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Espagne

Les habitants de la zone volcanique des Canaries fuient le danger mais veulent rester sur place

Il y a quelques semaines à peine, Ruediger Wastel menait une vie idyllique avec sa femme et leur petit garçon sur l’île espagnole de La Palma, aux Canaries.

Tout a changé lorsque le volcan Cumbre Vieja de l’île est entré en éruption le 19 septembre.

Wastel, 52 ans, partage des photos de ce qui était autrefois sa maison – avec l’AFP.

Sa maison, l’une des premières à être engloutie par la lave incandescente du volcan, se trouvait à environ 300 mètres de l’endroit où la montagne a explosé.

Ruediger Wastel, une victime qui a perdu sa maison lors de l'éruption du volcan Cumbre Vieja, pose pour des photos à El Paso, sur l'île canarienne de La Palma.

Ruediger Wastel, une victime qui a perdu sa maison suite à l’éruption du volcan Cumbre Vieja, pose pour des photos à El Paso, sur l’île canarienne de La Palma, le 2 octobre 2021. (Photo de JORGE GUERRERO / AFP)

“Je travaillais dans le restaurant quand j’ai entendu l’explosion”, a déclaré le propriétaire allemand.

Son restaurant, le Franchipani, est situé à El Paso, une ville de l’ouest de l’île où la lave étouffe les communautés.

“Il m’a fallu 10 minutes pour trouver mon amour, qui était dans la voiture en train de pleurer et d’avoir peur”, a-t-il dit de sa femme, qui s’était précipitée à leur maison – à environ 300 mètres de la coulée de lave – pour rassembler quelques affaires.

“Un membre du conseil local m’a dit il y a quinze jours : “Vous devez vous décider, vous ne pouvez plus vivre ici”, dit-il.

Mais Wastel n’a pas l’intention de quitter la petite île qu’il appelle sa maison depuis 16 ans.

“C’est ma terre. Mon fils est né ici, j’ai rencontré mon amour ici”, dit-il. “La meilleure partie de nos vies est ici, même si une partie est sous la lave”.

Des habitants nettoient avec des balais les cendres qui recouvrent le toit d'un bâtiment, suite à l'éruption du volcan Cumbre Vieja, à Los Llanos de Aridane, sur l'île canarienne de La Palma.

Des habitants nettoient avec des balais les cendres qui recouvrent le toit d’un bâtiment, suite à l’éruption du volcan Cumbre Vieja, à Los Llanos de Aridane, sur l’île canarienne de La Palma, le 3 octobre 2021. (Photo de JORGE GUERRERO / AFP)
Des mois très difficiles en perspective
Cette partie de l’île a déjà subi en août des feux de forêt qui ont entraîné l’évacuation de centaines de personnes et détruit des maisons.

Le volcan Cumbre Vieja a laissé au moins 946 bâtiments de tous types complètement détruits et a entraîné l’évacuation d’environ 6 000 personnes.

Abel Armas, 64 ans, a déclaré à l’AFP : “Tout ce que j’avais a disparu et j’ai beaucoup pleuré”.

Arrêté à une station-service avec son camion de bananes, l’une des deux principales ressources économiques de l’île avec le tourisme, il a déclaré que la lave avait enterré 40 ans de sa vie.

Mais il n’a pas l’intention de partir.

Comme d’autres résidents, Armas note que les trois éruptions depuis 1949 n’ont causé au total que trois décès – dont deux par inhalation de gaz toxiques – et que l’éruption actuelle, qui n’a fait ni mort ni blessé, est de loin la moins dévastatrice.

Dans des dizaines d’endroits ailleurs dans le monde, les risques sont “beaucoup, beaucoup plus grands, pas seulement pour les maisons, mais pour les gens”, affirme Manuel Perera, architecte et conseiller en urbanisme.

Sa collègue Elena Pais est chargée d’aider les victimes réfugiées dans le complexe sportif Severo Rodriguez à Los Llanos.

Des piles de vêtements sont soigneusement rangées par sexe, âge et taille, ainsi que de la nourriture, des ustensiles de cuisine, des couvertures, des draps, des jouets et des fournitures scolaires.

Pais, qui a eu peu de repos ces deux dernières semaines, dit que le pire reste à venir.

“Nous allons avoir des mois très durs”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Il y en a qui résistent mieux, mais (…) ce que nous vivons est terrible”, a-t-elle ajouté.

Des travailleurs sociaux, des psychologues et des volontaires, dont beaucoup sont des adolescents, guident les personnes qui ont besoin d’aide.

Beaucoup de ceux qui franchissent la porte du complexe sportif ont “honte” de devoir demander de l’aide, dit Victor Simon, un bénévole de 48 ans.

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