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Espagne

Des hommes d’affaires espagnols sont jugés pour un projet de gaz offshore lié à un tremblement de terre

Deux hommes d’affaires ont été jugés lundi pour leur participation à un vaste projet de stockage de gaz en mer, accusé d’avoir provoqué des centaines de petits tremblements de terre au large de la côte orientale de l’Espagne en 2013.

Les opérations de l’usine, une installation de stockage sous-marine géante dans le golfe de Valence, ont été suspendues en septembre 2013, quelques mois seulement après son ouverture, suite à plusieurs centaines de tremblements de terre qui, selon les experts, étaient probablement liés au processus de pompage du gaz.

Connue sous le nom de Projet Castor, la centrale a été construite pour stocker du gaz dans un réservoir de pétrole épuisé à 1,7 kilomètres (un mile) sous la Méditerranée, qui aurait été envoyé au réseau national espagnol par pipeline.

Le procès s’est ouvert lundi devant un tribunal de la région de Valence, les deux hommes étant accusés de “crimes contre l’environnement” liés à l’absence d’études exploratoires sur l’activité sismique dans la région.

S’ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu’à six ans de prison, selon des documents judiciaires vus par l’AFP.

Tous deux sont des cadres supérieurs d’Escal UGS, qui appartient aux deux tiers au géant espagnol de la construction ACS. Ils ont été mis en examen en 2015.

Une douzaine de fonctionnaires du ministère de l’Environnement ont également été inculpés mais l’affaire les concernant a été abandonnée après qu’aucune preuve n’ait été trouvée d’irrégularités dans l’octroi d’un permis pour le projet, qui a été financé par la Banque européenne d’investissement.

Détenue et exploitée par Escal UGS, la centrale a été construite avec une capacité de 1,3 milliard de mètres cubes de gaz, soit suffisamment pour approvisionner la région de Valence et ses cinq millions d’habitants pendant trois mois.

Mais lorsque les travaux de pompage du gaz ont commencé en juin 2013, les tremblements de terre ont commencé, suscitant des protestations de la part des groupes environnementaux et des résidents locaux, et le gouvernement a suspendu ses opérations en septembre de la même année.

Le tribunal a accusé Escal UGS de ne pas avoir réalisé d’étude sur l’activité sismique dans la région et d’avoir retardé la suspension des activités de pompage du gaz même après que les conséquences étaient connues, créant ainsi “une situation dangereuse potentiellement catastrophique”.

A l’époque, Escal a affirmé que l’activité sismique dans la région n’atteignait pas le seuil requis pour nécessiter une étude.

En 2014, le gouvernement espagnol a versé 1,35 milliard d’euros (1,57 milliard de dollars) de compensation à Escal UGS pour ne pas avoir pu exploiter l’installation, bien que le paiement ait été annulé par un tribunal trois ans plus tard.

En mai 2017, le gouvernement a annoncé la fermeture définitive de l’usine après que des études scientifiques aient conclu à un lien probable entre les séismes et l’usine de stockage.

Le procès devrait se dérouler jusqu’au 15 novembre.

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