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Allemagne

Le vote régional allemand teste l’humeur du public sur fond de difficultés énergétiques

Le premier ministre de Basse-Saxe, Stephan Weil.

Le Premier ministre de Basse-Saxe, Stephan Weil, donne une conférence de presse à Berlin, le 4 octobre 2022. M. Weil vise un troisième mandat en tant que Premier ministre alors que le Land se rend aux urnes le dimanche 9 octobre 2022. Photo : MICHELE TANTUSSI / AFP

Les bureaux de vote fermeront à 18h00 (1600 GMT), les derniers sondages donnant le SPD de centre-gauche de Scholz légèrement en avance sur le parti conservateur CDU de l’ancienne chancelière Angela Merkel.

L’anxiété liée à la flambée des factures d’énergie a dominé la course dans la région du nord-ouest de la mer du Nord, donnant un aperçu de l’humeur nationale alors que la première économie d’Europe est aux prises avec les retombées de la guerre russe en Ukraine.

La guerre a fait exploser les coûts de l’énergie, poussant l’inflation allemande à un niveau record de 10 % en septembre et alimentant les craintes d’une récession imminente dans la première économie d’Europe.

Le populaire premier ministre de Basse-Saxe, Stephan Weil du SPD, qui vise un troisième mandat, a déclaré que la compétition électorale avait été “la plus difficile de ma vie”.

“Je n’ai jamais vu autant de points d’interrogation et d’inquiétudes sur le visage des citoyens”, a-t-il déclaré au magazine WirtschaftsWoche.

Weil, 63 ans, se présente comme une paire de mains sûres en ces temps incertains et souhaite que la Basse-Saxe, où se trouve le géant de l’automobile Volkswagen ainsi que la plupart des éoliennes d’Allemagne, joue un rôle de premier plan dans la transition vers l’énergie verte.

Il a également accueilli favorablement le fonds pour l’énergie de 200 milliards d’euros (198 milliards de dollars) récemment dévoilé par Scholz pour protéger les consommateurs allemands des chocs de prix.

Le principal rival de M. Weil, le ministre de l’économie de l’Etat, Bernd Althusmann, de la CDU, estime que le programme de soutien massif manque de clarté. Il accuse le gouvernement fédéral d’être lent à agir alors que les craintes de récession augmentent.

Le challenger de 55 ans a présenté le vote de dimanche comme un verdict sur le gouvernement de coalition de Scholz à Berlin, composé du SPD, des Verts et du FDP libéral.

“Si la CDU devient le parti le plus fort en Basse-Saxe, ce qui est réaliste, ce sera un coup dur pour le gouvernement fédéral déjà divisé”, a-t-il déclaré au Rheinische Post.

À 12h30, le taux de participation s’élevait à 24,6 %, selon l’administration électorale régionale de Hanovre, contre près de 27 % à la même heure il y a cinq ans.

Rupture de la centrale nucléaire

Les sondages d’opinion placent le SPD à 31-33 % en Basse-Saxe, suivi par la CDU à 27-28 %. L’écart s’est creusé ces derniers jours.

Une victoire serait un coup de pouce pour le SPD de Scholz, qui a perdu les deux derniers scrutins d’État au profit de la CDU, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et au Schleswig-Holstein.

Les Verts devraient remporter environ 16 % des voix, ce qui serait leur meilleure performance à ce jour dans cet État de 6,1 millions d’électeurs.

L’AfD, parti d’extrême droite, obtient environ 11 % des voix, soit près du double de son score de 2017.

Une forte performance de l’AfD, un parti déchiré par des luttes intestines, “serait un vote de protestation auquel, il y a encore quelques mois, peu de gens se seraient attendus” en Basse-Saxe, a déclaré à l’AFP la politologue Ursula Muench.

Le FDP, quant à lui, oscille autour de cinq pour cent, le seuil nécessaire pour entrer au parlement régional.

L’une des principales pommes de discorde entre les principaux candidats est le sort de la centrale nucléaire d’Emsland en Basse-Saxe, l’une des trois seules encore opérationnelles en Allemagne.

Althusmann a réagi avec colère à la décision de Berlin de procéder à la fermeture d’Emsland prévue cette année, malgré la nécessité de diversifier les sources d’énergie alors que le pays se sevrait du gaz et du pétrole russes.

Le ministre allemand de l’économie Robert Habeck, membre des Verts traditionnellement anti-nucléaire, a récemment annoncé que les deux autres centrales seraient fermées jusqu’en avril 2023, dans un revirement historique.

Weil a soutenu la position de Berlin, affirmant que l’Emsland n’était pas nécessaire pour garantir l’approvisionnement en énergie de la Basse-Saxe – bien qu’il ait concédé que d’autres régions pourraient avoir des difficultés lorsque le temps froid de l’hiver arrivera.

Weil et Althusmann ont tous deux vanté le rôle central de leur Etat dans la réduction de la dépendance à l’énergie russe, en soulignant la construction de terminaux d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans les ports de Stade et de Wilhelmshaven.

Bien que le SPD et la CDU gouvernent actuellement ensemble en Basse-Saxe, M. Weil a exclu une nouvelle coalition, préférant faire équipe avec les Verts.

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