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Le Danemark va raccourcir l’attente pour le regroupement familial après avoir perdu un procès devant la Cour européenne.

Le Danemark va réduire le temps que les réfugiés doivent attendre avant de demander le regroupement familial après que la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que la “règle des trois ans” actuelle était excessive.

Dans un communiqué de presse publié vendredi, le ministère de l’immigration du pays a déclaré qu’il soumettrait l’année prochaine un projet de loi modifiant la loi sur l’immigration du pays, ou udlændingeloven afin de réduire de trois à deux ans le temps que les réfugiés doivent attendre avant de demander le regroupement familial.

Mais la nouvelle loi contiendra également une clause permettant au Danemark de rétablir la “règle des trois ans” à bref délai en cas de crise des réfugiés.

“Je regrette bien sûr que le verdict ait été défavorable au Danemark”, a déclaré Mattias Tesfaye, le ministre danois de l’immigration, ajoutant qu’il était néanmoins “soulagé” que le tribunal ait jugé acceptable une attente de deux ans et qu’il ait également laissé ouverte la possibilité d’une attente plus longue pendant les périodes où le nombre de réfugiés est extrêmement élevé.

“Nous travaillons dur pour maintenir le nombre de réfugiés à un niveau record, mais si nous avons aujourd’hui une situation similaire à celle de 2015, nous voulons pouvoir lever la limite de deux à trois ans. C’est un bon outil à avoir dans notre boîte à outils.”

L’affaire dite MA a été portée par le médecin syrien Mosalam Albaroudi, qui est arrivé au Danemark en 2015 puis, cinq mois plus tard, a demandé le regroupement familial avec sa femme et a été rejeté.

La Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg que le motif du rejet de son visa de regroupement était une violation des droits de l’homme.

L’affaire concerne un changement controversé des lois danoises en 2016, lorsque le Parlement danois (Folketing) a adopté la soi-disant “règle des trois ans” qui exigeait que les réfugiés attendent trois ans avant de demander le regroupement familial.

C’est pourquoi la demande d’Albaroudi s’est vue refuser un permis de séjour pour sa femme. La décision a été confirmée par la Cour suprême du Danemark en 2017.

Albaroudi et son avocat, Christian Dahlager, ont estimé que la décision violait la Convention européenne des droits de l’homme, et ils ont donc poursuivi leurs efforts pour annuler le jugement.

La Convention stipule que toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, et qu’une autorité ne peut restreindre ce droit que si cela est nécessaire dans une société démocratique pour protéger un certain nombre d’intérêts essentiels de la société. Elle s’applique aux membres du Conseil de l’Europe, dont fait partie le Danemark.

Dans sa décision, la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré que la période d’attente de trois ans imposée par le Danemark n’a pas “ménagé un équilibre raisonnable entre, d’une part, l’intérêt du requérant à retrouver son épouse au Danemark et, d’autre part, l’intérêt de la société dans son ensemble à pouvoir contrôler l’immigration afin de protéger le bien-être économique du pays, d’assurer une intégration effective et de maintenir la cohésion de la société.”

Seize juges ont voté en faveur d’Albaroudi, et un juge s’est abstenu. Le tribunal a également accordé à Albaroudi une compensation de 75 000 couronnes.

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