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Danemark

Le Danemark ouvre la voie à l’aide climatique “pertes et dommages”.

Le Danemark ouvre la voie à l'aide climatique

Le Danemark est devenu la première nation à allouer une aide pour les “pertes et dommages” liés au changement climatique. Photo : Fida HUSSAIN / AFP

Cela pourrait bien contribuer à ouvrir un nouveau flux d’aide aux pays les plus vulnérables du monde.

Le ministre danois de la coopération au développement, Flemming Moller, a déclaré à l’Assemblée générale des Nations Unies le mois dernier que l’argent était destiné à “l’adaptation au climat et à des activités concrètes pour éviter, minimiser et traiter les pertes et dommages causés par le climat”.

Il a ajouté qu’il aiderait principalement les États insulaires et les pays de la région du Sahel en Afrique du Nord.

Le geste du Danemark, aussi modeste soit-il, représente une contribution importante au débat sur la notion toujours controversée de “pertes et dommages”.

“D’une certaine manière, le Danemark est un pionnier”, a déclaré Lily Salloum Lindegaard, spécialiste de la politique du changement climatique à l’Institut danois d’études internationales.

Seules l’Écosse et le gouvernement wallon de Belgique ont pris de tels engagements auparavant, a-t-elle ajouté – et à une échelle modeste.

“Mais l’engagement du Danemark constitue un progrès supplémentaire si nous voulons faire face aux pertes et dommages considérables déjà subis en raison du changement climatique”, a déclaré Mme Lindegaard à l’AFP.

“Par rapport aux besoins sur le terrain, l’engagement danois est assez faible” face à l’ampleur du problème.

Mais, a-t-elle ajouté, “l’engagement danois est plus significatif en termes politiques, car les pays développés ont longtemps reculé devant le financement des pertes et des dommages.”

Pushback

Au fur et à mesure que les conséquences du réchauffement climatique – mesurées en vies perdues et en dommages économiques – se sont accumulées, les appels à faire des pertes et dommages une catégorie distincte se sont multipliés.

Les pays en développement considèrent ce type de financement comme une compensation – une forme de réparation – au-delà du soutien à l'”adaptation” pour renforcer la résilience contre les impacts futurs.

Les nations riches, tout en reconnaissant le besoin d’aide des nations en développement, restent prudentes quant à la création d’un précédent juridique qui pourrait suggérer une responsabilité pour tous les dommages futurs.

“Le financement du climat n’a jusqu’à présent servi qu’à prévenir les impacts du changement climatique et les pertes et dommages qui en découlent, grâce à des efforts d’atténuation et d’adaptation”, a déclaré Lindegaard.

Et tous les pays ne sont pas prêts à aller plus loin, a-t-elle ajouté. “Il y a déjà eu une certaine réticence de la part des États-Unis”, a déclaré Mme Lindegaard.

“Cependant, la science des pertes et des dommages est déjà assez claire et continue de se développer rapidement, ce qui rend de plus en plus difficile pour les pays d’éluder la question.”

Nous sommes engagés

Alors que le changement climatique amplifie la dévastation des événements météorologiques extrêmes, la pression monte sur les nations développées pour qu’elles fassent davantage pour aider.

Les pays les plus vulnérables du Sud sont les moins responsables du problème – le groupe des grandes économies du G20 est à l’origine de 80 % des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui, et même davantage dans le passé.

Le Pakistan – une nation de 220 millions d’habitants qui a connu cette année des pluies de mousson record liées au changement climatique – émet moins d’un pour cent.

L’annonce du Danemark à l’Assemblée générale de l’ONU a envoyé un message clair, a déclaré à l’AFP le ministre danois du Développement, Flemming Moller Mortensen.

“Nous nous sommes engagés à aider les personnes et les communautés qui souffrent des conséquences du changement climatique.

“Ce sont les personnes qui perdent leurs maisons à cause des inondations, les agriculteurs qui perdent leurs récoltes à cause de la sécheresse”.

Début d’un dialogue

Lors de la COP26 de l’année dernière, les pays en développement n’ont pas obtenu les engagements qu’ils attendaient sur les engagements financiers ciblés.

Les pays riches ont seulement accepté d’entamer un dialogue de deux ans sur la question, jusqu’en 2024.

Le Danemark dépense quelque 2,9 milliards d’euros par an pour l’aide au développement selon l’OCDE, ce qui équivaut à environ 0,7 % du revenu national brut.

Il s’est fixé pour objectif de consacrer au moins 60 % de son aide à l’adaptation au climat, et il est le premier pays à allouer spécifiquement des fonds à la réparation de ses impacts.

Mais même l’engagement du Danemark manque de détails. Ses fonds seront répartis entre des ONG et une initiative stratégique dont les détails seront communiqués prochainement, a déclaré le ministère des affaires étrangères.

Leur annonce a néanmoins été largement perçue comme établissant un précédent important. Il reste à voir si d’autres pays suivront l’exemple.

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