Suède
La Suède accepte le “rôle essentiel des armes nucléaires” dans la lettre de l’OTAN
Le radiodiffuseur public suédois SVT a publié lundi soir une copie intégrale de la lettre qu’Ann Linde, ministre des affaires étrangères de la Suède, a envoyée au Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, le 5 juillet, dans laquelle elle confirme officiellement que son gouvernement “souhaite recevoir une invitation à l’adhésion de la Suède au Traité de l’Atlantique Nord de 1949”.
“La Suède accepte l’approche de l’OTAN en matière de sécurité et de défense, y compris le rôle essentiel des armes nucléaires”, lit-on dans la lettre, qui peut être lue ici dans son intégralité, ajoutant qu’elle “a l’intention de participer pleinement à la structure militaire de l’OTAN et aux processus de planification de la défense collective, et est disposée à engager des forces et des capacités pour toute la gamme des missions de l’OTAN”.
La clause alarmera ceux qui étaient déjà mal à l’aise avec la façon dont l’adhésion à l’OTAN se heurtera aux efforts historiques de la Suède pour promouvoir le désarmement nucléaire.
Pas plus tard qu’en 2019, la Suède a lancé l’Initiative de Stockholm pour le désarmement nucléaire, à travers laquelle 16 nations non nucléaires ont cherché, entre autres objectifs, à “diminuer le rôle des armes nucléaires dans les politiques et doctrines de sécurité”.
La Suède s’est également engagée à contribuer à sa part – fixée à 1,9277% – du budget de l’OTAN, ce qui équivaut, selon William Alberque de l’Institut d’études stratégiques, à environ 700 millions de couronnes (65 millions d’euros).
“En d’autres termes, la Suède est maintenant prête à prendre part à l’utilisation des armes nucléaires”, a tweeté Beatrice Fihn, directrice exécutive de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2017.