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Suède

La Finlande doit annoncer sa décision concernant l’OTAN alors que la Suède tient une réunion clé

La Première ministre finlandaise Sanna Marin (R) et la Première ministre suédoise Magdalena Andersson s'adressent aux médias, devant la résidence officielle du Premier ministre, Kesaeranta, à Helsinki (Finlande), le 5 mars 2022.

La Première ministre finlandaise Sanna Marin (R) et la Première ministre suédoise Magdalena Andersson s’adressent aux médias, devant la résidence officielle du Premier ministre Kesaeranta à Helsinki, Finlande, le 5 mars 2022. Photo : Roni Rekomaa / Lehtikuva / AFP

Moins de trois mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, les deux voisins nordiques semblent prêts à inverser les politiques de non-alignement militaire datant de plus de 75 ans en Finlande et de plus de deux siècles en Suède.

“Nous espérons pouvoir envoyer nos demandes la semaine prochaine avec la Suède”, a déclaré samedi le Premier ministre finlandais Sanna Marin.

Les pays ont rompu leur stricte neutralité après la fin de la guerre froide en rejoignant l’UE et en devenant partenaires de l’OTAN dans les années 1990, renforçant ainsi leur affiliation avec l’Occident.

Mais le concept d’une adhésion totale à l’OTAN n’était pas envisageable dans ces pays jusqu’à ce que la guerre en Ukraine fasse exploser le soutien public et politique à l’adhésion à l’alliance militaire dans les deux pays.

La Finlande a mené la charge, tandis que la Suède semble anxieuse à l’idée d’être le seul pays non-OTAN autour de la mer Baltique.

De nombreux hommes politiques suédois ont même déclaré que leur soutien était conditionné à l’adhésion de la Finlande.

Trois jours après avoir déclaré publiquement que leur pays “doit demander l’adhésion à l’OTAN sans délai”, le président finlandais Sauli Niinisto et le premier ministre Sanna Marin doivent annoncer la décision d’Helsinki de demander ou non l’adhésion lors d’une conférence de presse à 13 heures.

Après une réunion du conseil de gouvernement, ils devraient soumettre une proposition d’adhésion au parlement lundi.

Samedi, le chef d’État finlandais a téléphoné à son homologue russe, le président Vladimir Poutine, pour l’informer du désir de son pays d’adhérer à l’OTAN, lors d’une conversation qualifiée de “directe et franche”.

“Éviter les tensions a été considéré comme important”, a déclaré Niinisto dans un communiqué de son bureau.

Mais Poutine a répondu en avertissant que l’adhésion à l’OTAN “serait une erreur puisqu’il n’y a aucune menace pour la sécurité de la Finlande”, selon un communiqué du Kremlin.

Pas d’autre choix

Selon de récents sondages, le nombre de Finlandais souhaitant rejoindre l’alliance est passé à plus des trois quarts, soit le triple du niveau observé avant la guerre en Ukraine.

En Suède, le soutien a également augmenté de façon spectaculaire, à environ 50 pour cent – avec environ 20 pour cent contre.

La haute direction des sociaux-démocrates suédois, dirigée par la première ministre Magdalena Andersson, doit se réunir dimanche après-midi pour décider si le parti doit abandonner sa position historique contre l’adhésion, réaffirmée en dernier lieu lors du congrès annuel du parti en novembre. Une décision sera annoncée à 18 heures dimanche.

Un feu vert des sociaux-démocrates au pouvoir assurerait une majorité ferme au parlement suédois en faveur de l’adhésion.

Alors que les principaux politiciens du parti ont semblé prêts à revenir sur la décision, des voix critiques au sein du parti ont dénoncé ce changement de politique comme étant précipité.

Mais les analystes estiment qu’il est peu probable que le parti s’oppose à cette décision.

“Il n’y aura peut-être pas le même sentiment d’urgence” qu’en Finlande, a déclaré à l’AFP Robert Dalsjo, analyste à l’Institut suédois de recherche sur la défense (FOI).

“Mais les dirigeants suédois ont compris qu’ils n’ont pas vraiment d’autre choix, contrairement à la Finlande”, a-t-il ajouté.

L’adhésion à l’OTAN doit être approuvée et ratifiée par les 30 membres de l’alliance. Alors que la Finlande et la Suède affirment avoir reçu des signaux favorables d’Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son opposition.

Les objections de la Turquie, dirigées en particulier vers Stockholm, portent sur ce qu’elle considère comme l’indulgence des pays envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’UE.

Toutefois, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré qu’il était prêt à discuter de la question avec les deux pays, ainsi qu’avec d’autres pays de l’OTAN.

Le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, s’est dit “confiant” de parvenir à un accord avec la Turquie.

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