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Suisse

Schengen, voyages et migration : Que signifierait pour la Suisse l’abandon de Frontex ?

Deux personnes sur un bateau norvégien de Frontex près de l'île grecque de Lesbos. Photo : STR / AFP

Deux personnes sur un bateau norvégien de Frontex près de l’île grecque de Lesbos. Photo : STR / AFP

Le gouvernement et le parlement suisses ont déjà décidé que la riche nation alpine, qui n’est pas membre de l’Union européenne mais fait partie de Schengen, devrait participer à l’expansion prévue de l’agence.

Mais les opposants ont critiqué cette décision et ont forcé la question à un référendum dans le cadre du célèbre système de démocratie directe de la Suisse.

Les sondages d’opinion indiquent que les électeurs suisses soutiennent l’expansion, le dernier sondage montrant que 69% d’entre eux y sont favorables.

Voici un aperçu de ce qui est en jeu :

La réforme

Frontex a été créée en 2004 pour patrouiller les frontières extérieures de l’espace Schengen, lutter contre la criminalité transfrontalière et gérer les flux migratoires.

Le Parlement européen a décidé de renforcer l’agence à la suite de la crise des migrants de 2015. Il a voté en 2019 pour qu’au cours des huit prochaines années, Frontex soit dotée d’un contingent permanent de 10 000 gardes-frontières et garde-côtes.

La Suisse coopère étroitement avec l’UE en matière de sécurité et d’asile depuis 2008, et participe à Frontex depuis 2011.

Le pays enclavé au cœur de l’Europe a coopéré lors de vols communs coordonnés par l’agence pour renvoyer les migrants et rejeter les demandeurs d’asile.

Le référendum

Selon le plan, la Suisse devrait progressivement augmenter sa contribution de six à 40 postes à plein temps au sein de l’agence d’ici 2027.

Elle devrait également presque tripler sa contribution financière à Frontex pour atteindre 61 millions de francs suisses (62 millions de dollars, 58 millions d’euros) par an, contre 24 millions de francs en 2021.

Mais le comité No Frontex, composé de diverses organisations de soutien aux migrants et soutenu par des partis politiques de gauche, s’est opposé à cette initiative et a recueilli suffisamment de signatures pour forcer un référendum.

Les opposants insistent sur le fait que la Suisse ne devrait pas prendre part à des “violations des droits de l’homme”, soulignant les fréquentes accusations portées contre Frontex de renvoyer illégalement des migrants à travers les frontières de l’UE, ou de fermer les yeux lorsque les autorités nationales elles-mêmes effectuent de tels “refoulements”.

Entre-temps, la droite politique suisse soutient pleinement l’élargissement, y compris l’Union démocratique du centre (UDC), parti populiste de droite, qui fait fréquemment campagne contre tout accord entre la Suisse et l’UE.

Mais il y a des divisions sur la question au sein du plus grand parti de Suisse, certains membres de l’UDC appelant à voter “non” dans l’espoir que le pays quitte Frontex et retrouve un “contrôle autonome” de ses frontières.

Une exclusion automatique ?

Le gouvernement a averti que si les électeurs rejettent l’élargissement, la Suisse risque d’être automatiquement exclue de l’espace Schengen.

Pour éviter d’être expulsé, un comité composé de représentants suisses, de la Commission européenne et des États membres de l’UE devrait parvenir à un accord unanime dans les 90 jours.

“Il est trop tôt pour spéculer sur le résultat du vote”, a déclaré à l’AFP une porte-parole de la Commission à Bruxelles. Selon le gouvernement, les conséquences d’une sortie de la Suisse de Schengen “se feraient sentir quotidiennement, notamment par des restrictions à la liberté de voyager, et entraîneraient une augmentation des coûts dans toute l’économie”.

“Cette coopération est nécessaire, et elle est bénéfique pour la Suisse”, a déclaré la ministre suisse de la Justice Karin Keller-Sutter.

Quel est l’autre enjeu du 15 mai ?

Le dimanche 15 mai aura lieu la dernière série de référendums suisses.

Au niveau fédéral, trois questions sont à l’étude : Netflix et le streaming, les règles du don d’organes et Frontex. De plus amples informations sur ces votations sont disponibles sur les liens suivants.

Des dizaines de questions référendaires sont également posées au niveau cantonal dans tout le pays.

A Zurich, les électeurs se rendront aux urnes pour se prononcer sur plusieurs questions.

La plus pertinente pour les lecteurs de la section locale est sans doute le référendum sur l’amélioration du processus de naturalisation, y compris l’uniformisation du système dans chacune des 162 communes du canton.

Des informations détaillées sont disponibles sur le lien suivant.

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