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Suisse

Lex Netflix : Ce que le référendum suisse sur le streaming pourrait signifier pour vous

Lex Netflix : Ce que le référendum sur le streaming en Suisse pourrait signifier pour vous

En fonction des résultats de la votation, les services de streaming pourraient être davantage réglementés. Photo : Pixabay

Le référendum dit “Lex Netflix” semble devoir être adopté de justesse, selon de récents sondages d’opinion. Dans le cadre du célèbre système suisse de démocratie directe, les électeurs se prononceront sur une modification de la loi sur la production cinématographique adoptée par le Parlement en octobre dernier.

La modification tient compte de l’évolution spectaculaire du mode de consommation des contenus audiovisuels, obligeant les plateformes mondiales de streaming comme Netflix à contribuer au financement de la production cinématographique suisse.

L’objectif est de stimuler l’innovation et d’aider le cinéma suisse à s’imposer sur la scène internationale.

“Le cinéma suisse est devenu beaucoup plus international. Cette nouvelle étape lui permettra d’aller encore plus loin”, a déclaré le réalisateur suisse Lionel Baier, dont le film “Continental Drift” a été sélectionné pour le Festival de Cannes de cette année.

Mettre la barre plus haut

“Cela va relever la barre en termes de qualité et d’ambition”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant que cela pousserait les réalisateurs suisses à “imaginer que la série ou le film que vous faites sera vu sur des plateformes du monde entier”.

Afin de soutenir le secteur coûteux de la production cinématographique, les chaînes de télévision nationales sont tenues depuis 2007 d’investir quatre pour cent de leur chiffre d’affaires dans le cinéma suisse.

Mais jusqu’à présent, les plateformes mondiales de streaming comme Netflix, Disney+ et Blue, qui engrangent des centaines de millions de dollars en Suisse chaque année, n’ont pas été mises à contribution.

Si elle est approuvée, la loi modifiée les soumettra à la même règle.

Les services de streaming auraient le choix entre participer directement à la production de films et de séries suisses ou payer une taxe de substitution destinée à financer la promotion des films.

La production cinématographique en Suisse a reçu ces dernières années 105 millions de francs suisses (106 millions de dollars, 101 millions d’euros) de financement annuel en moyenne, selon le ministère de la culture.

Un coup de pouce

Si Lex Netflix passe, le secteur pourra ajouter 18 millions de francs supplémentaires à ses coffres chaque année, a-t-il indiqué. Les plates-formes devront également s’assurer que les films ou séries d’origine européenne représentent au moins 30 % du contenu disponible en Suisse, comme elles sont déjà tenues de le faire dans l’Union européenne.

Les opposants de droite à l’amendement, qui ont soumis la question à un référendum, ont critiqué ce quota, avertissant que Spotify et Apple Music pourraient bientôt être soumis à une règle similaire.

Ils préviennent également que l’obligation d’investissement fera grimper les prix des abonnements.

Le ministère de la culture a rejeté cet argument, citant l’exemple de la France, où l’introduction d’une obligation d’investir jusqu’à 25 % des recettes n’a entraîné aucune augmentation des prix.

Le responsable de la cinémathèque suisse, Frédéric Maire, a insisté sur le fait que la réforme allait “donner un coup de fouet au cinéma suisse” grâce à des fonds supplémentaires mais aussi à la promesse d’une plus grande distribution du contenu produit en Suisse.

“Cela ne peut être que bénéfique, car (…) plus de production signifie plus d’œuvres intéressantes et donc, à terme, peut-être plus de prix et plus de visibilité pour le cinéma suisse”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Les défenseurs de la réforme affirment qu’elle permettrait de tourner davantage de films en Suisse, ce qui profiterait aux économies locales.

Quel est l’autre enjeu du 15 mai ?

Le dimanche 15 mai aura lieu la dernière série de référendums suisses.

Au niveau fédéral, trois questions sont à l’étude : Netflix et le streaming, les règles du don d’organes et Frontex. De plus amples informations sur ces votations sont disponibles sur les liens suivants.

Des dizaines de questions référendaires sont également posées au niveau cantonal dans tout le pays.

A Zurich, les électeurs se rendront aux urnes pour se prononcer sur plusieurs questions.

La plus pertinente pour les lecteurs de la section locale est sans doute le référendum sur l’amélioration du processus de naturalisation, y compris l’uniformisation du système dans chacune des 162 communes du canton.

Des informations détaillées sont disponibles sur le lien suivant.

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