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Italie

Projet de loi Zan : Le sénat italien bloque la loi anti-homophobie

Le Sénat italien a rejeté mercredi une proposition de loi contre l’homophobie qui faisait face à une opposition véhémente des partis de droite et du Vatican.

La loi, connue sous le nom de “ddl Zan”, visait à punir les actes de discrimination et d’incitation à la violence contre les gays, les lesbiennes, les transsexuels et les personnes handicapées.

Elle a été proposée en mai 2018 par Alessandro Zan, député du Parti démocratique de centre-gauche, en réponse à ce qu’il a appelé une “augmentation exponentielle du nombre et de la gravité des actes de violence à l’égard des personnes gays et transgenres”.

Les détracteurs de la loi ont déclaré qu’elle risquait de mettre en danger la liberté d’expression et qu’elle aurait ouvert la voie à la “propagande homosexuelle” dans les écoles.

Lors d’un vote de 154-131 à l’appel des partis d’extrême droite de la Ligue et des Frères d’Italie, la Chambre haute a accepté de bloquer son passage au Parlement après qu’elle ait été approuvée en novembre dernier par la Chambre basse.

Le vote était secret, ce qui signifie que les législateurs n’ont pas eu à déclarer publiquement leur position, permettant à plusieurs d’entre eux de défier la ligne de leur parti.

Le résultat est une “trahison d’un pacte politique qui voulait que le pays fasse un pas vers la civilisation”, a écrit Zan sur Twitter.

En juin, le Vatican a pris la mesure sans précédent de déposer une plainte diplomatique officielle contre la loi, affirmant qu’elle violait le Concordat, le traité bilatéral entre l’Italie et le Saint-Siège.

Le Vatican s’est notamment inquiété du fait qu’en vertu de la loi sur l’homophobie, les catholiques risquaient d’être poursuivis pour avoir exprimé des opinions en faveur des structures familiales hétérosexuelles traditionnelles.

En réponse, le Premier ministre Mario Draghi a déclaré que le Parlement était “libre” de légiférer sur la question, car l’Italie “est un État laïque, pas un État confessionnel”.

En juillet, le Parti démocratique (PD) de Zan, de centre-gauche, a rejeté les appels des centristes et de la droite à édulcorer le contenu du projet de loi afin d’obtenir un soutien bipartisan.

Selon le leader du parti de la Ligue, Matteo Salvini, le PD et le Mouvement 5 étoiles – qui a également soutenu le projet de loi – ont été battus pour leur “arrogance”.

“Ils ont dit non à toutes les propositions de compromis, y compris celles proposées par le Saint-Père (le pape François), par des associations et par de nombreuses familles”, a déclaré Salvini.

En Italie, pays majoritairement catholique qui abrite également le Vatican, la législation sur les questions LGBT est particulièrement sensible.

Cependant, un sondage réalisé en juillet a suggéré que la loi bénéficiait d’un soutien populaire, 62 % des Italiens étant en faveur de la réforme.

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