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Suisse

Pourquoi les trains suisses sont moins ponctuels — et que fait-on à ce sujet

Si vous comptez sur les chemins de fer suisses pour vous rendre au travail ou simplement pour vous déplacer, vous avez probablement remarqué plus de retards ou d’annulations. C’est ce que l’entreprise envisage de faire pour remettre les trains sur la bonne voie.

Le réseau ferroviaire suisse (CFF) a la réputation d’être fiable et ponctuel, mais cela n’a pas toujours été le cas ces derniers temps.

Il y a des années, la nouvelle d’un train suisse arrivant en retard aurait été impensable. Aujourd’hui, les retards sont de plus en plus fréquents sur le vaste réseau ferroviaire du pays, dérangeant des milliers de passagers.

Les raisons du retard incluent des problèmes temporaires tels que la coupure de lignes électriques et la perturbation de la circulation des trains dans plusieurs régions, de nombreux chantiers de construction et des gouffres s’ouvrant sur les voies.

Il y a aussi eu des facteurs plus durables qui font encore dérailler (jeu de mots) les voyages en train : la pénurie chronique de chefs de train en Suisse, aggravée par les retards de formation provoqués par la pandémie.

Et plus récemment, les absences du personnel dues à Omicron se multiplient aux CFF, entraînant une situation « de plus en plus tendue », l’entreprise ayant déjà épuisé ses réserves de personnel.

En conséquence, “des annulations de train individuelles ne peuvent être exclues”, selon le porte-parole des CFF Frédéric Revaz.

A ce jour, les dessertes ont été coupées entre Zurich et Berne, ainsi que sur la ligne Léman Express qui relie Genève aux régions françaises voisines. En outre, moins de trains Tilo au Tessin, reliant le canton aux villes de la région italienne de Lombardie, circulent, certains services étant complètement suspendus.

Que signifie être « en retard » ?

Les CFF ont mis la barre assez haute en matière de ponctualité.

Les trains sont considérés à l’heure s’ils ont moins de trois minutes de retard. L’objectif des CFF est un taux de ponctualité de 94 %.

Les valeurs de ponctualité au cours des trois derniers mois sur certains grands axes interurbains sont inférieures au seuil :

  • Zurich HB – Berne : 73,5% des arrivées et départs à l’heure
  • Lausanne – Genève : 71,5%
  • Bâle – Zurich : 67,5%
  • Zoug – Zurich HB : 76,1 %
  • Olten – Lucerne : 66,7%

Pas toujours à l’heure. Photo : JOHN MACDOUGALL / AFP

Comment les CFF envisagent-ils de gérer les retards de service ?

A court terme, l’entreprise prépare différents scénarios à déployer pour contrer les pénuries de personnel liées à Omicron, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire au sein de l’entreprise, mais aucun détail n’est donné.

À plus long terme, le rétablissement de la ponctualité peut être une question de logistique.

Par exemple, les chantiers sur l’axe ouest-est seront mieux répartis pour réduire le nombre de limitations de vitesse qui entraînent des retards.

De plus, les CFF souhaitent modifier les temps de trajet.

« L’une des principales raisons [for delays] c’est que les temps de conduite et d’arrêt ne correspondent plus à la réalité », a déclaré David Fattebert, responsable du programme Ponctualité des CFF.

« L’horaire doit être conçu de manière à ce qu’il y ait certains tampons dans le système ferroviaire », a-t-il ajouté.

En effet, depuis 2004, les horaires de voyage n’ont pas changé, bien que des trains plus nombreux et plus lourds aient été en service et que le nombre de passagers avant la pandémie ait fortement augmenté. Cela a entraîné des temps d’arrêt plus longs dans les gares.

Les CFF sont déjà intervenus sur certaines liaisons. A Berne, l’Intercity en direction de Zurich ne circule plus à 32 minutes mais à 31.

Cela a fait que de nombreux navetteurs ont manqué leur correspondance avec Zurich. Aux heures de pointe, les passagers se frayent un chemin à travers les passages inférieurs et supérieurs étroits, ce qui allonge les temps de transfert. “Nous n’avons aucune réserve à Berne”, a souligné Fattabert.

Des changements d’horaire sont également en vigueur sur la ligne Berne-Zofingue-Lucerne. Le temps de trajet est désormais de 61 minutes au lieu de 60 auparavant, et cette minute supplémentaire fait la différence.

« Si nous pouvons rouler plus vite sur un itinéraire, nous ne transmettons plus immédiatement le temps gagné au client, mais l’intégrons plutôt dans l’horaire en tant que réserve si nécessaire », selon l’ancien responsable du trafic passagers Toni Häne.

Les CFF ne peuvent cependant pas incorporer un nombre illimité de tampons dans les horaires, car le concept Rail 2000 sur lequel repose l’horaire des CFF, stipule que le temps de trajet entre Berne, Zurich, Bâle et Lucerne ne doit pas dépasser une heure.

Quel est le prix des trains suisses par rapport aux services ferroviaires d’autres pays?

La bonne nouvelle est que malgré les retards et autres problèmes, les CFF restent l’un des réseaux les meilleurs et les plus ponctuels d’Europe.

Des enquêtes montrent que les CFF se classent parmi les trois premiers systèmes ferroviaires (avec les Pays-Bas et le Danemark) en termes de ponctualité, 95 % des trains étant « ponctuels » ou « presque ponctuels ».

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