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Allemagne

Olaf Scholz : le social-démocrate canalisant Merkel dans sa tentative de succession

Olaf Scholz, le candidat social-démocrate de centre-gauche (SPD) à la succession d’Angela Merkel, est l’un des hommes politiques les plus influents d’Allemagne. Il a la réputation d’être méticuleux, confiant et farouchement ambitieux.

En tant que ministre des finances et vice-chancelier sous Merkel, il entretient une relation étroite avec la chancelière et a même cherché à se positionner comme le véritable candidat de la continuité Merkel, bien qu’il soit issu d’un autre parti.

Il a récemment été photographié sur la couverture du magazine Sueddeutsche Zeitung en train d’adopter le célèbre geste de la main en forme de losange de Mme Merkel – un geste qui a provoqué la consternation de ses rivaux du camp CDU de Mme Merkel.

Surnommé “Scholzomat” pour ses discours robotiques, M. Scholz ne s’est guère distingué par son charisme dans la course aux élections de dimanche.

Mais contrairement à ses deux principaux rivaux, Armin Laschet, de l’alliance CDU-CSU de Mme Merkel, et Annalena Baerbock, des Verts, l’homme de 63 ans a également réussi à ne pas commettre d’erreurs embarrassantes pendant la campagne.

En conséquence, il est désormais le favori pour diriger le prochain gouvernement de coalition allemand.

Durant son mandat de ministre des finances, Scholz a consolidé sa réputation de conservateur fiscal au sein de son parti ouvrier.

Olaf Scholz quitte un isoloir pour déposer son bulletin de vote dans un bureau de vote à Potsdam, dans l’est de l’Allemagne, lors des élections générales du 26 septembre 2021. (Photo par WOLFGANG RATTAY / POOL / AFP)

Une approche prudente
Bien qu’il ait accepté de suspendre le “frein à l’endettement” cher à l’Allemagne pour éviter les effets paralysants de la pandémie de coronavirus, il a insisté sur un retour à cette politique d’ici 2023.

“Tout cela est coûteux, mais ne rien faire aurait été encore plus coûteux”, avait-il déclaré à l’époque.

L’approche prudente de Scholz l’a parfois vu marginalisé au sein du SPD, négligé lors d’un vote de leadership en 2019 en faveur de deux gauchers relativement inconnus.

Mais il s’est rallié aux politiques phares du SPD pendant la campagne électorale, soutenant un projet d’impôt sur la fortune et une augmentation du salaire minimum.

Malgré sa mainmise sur les finances de l’Allemagne, Scholz est connu pour avoir délié les cordons de la bourse, notamment en tant que maire de Hambourg de 2011 à 2018, lorsqu’il a renfloué la salle de concert Elbphilharmonie, dont le budget était largement dépassé.

Pour Scholz, dont la devise est “Je ne peux distribuer que ce que j’ai”, les dépenses étaient justifiées par les finances saines de la ville-État.

Né dans la ville septentrionale d’Osnabrueck, Scholz a rejoint le SPD à l’adolescence.

Il flirte avec les idéaux les plus à gauche du SPD, mais préfère rapidement une orientation plus centriste.

Après une formation d’avocat spécialisé dans les questions de travail, Scholz est élu au parlement national en 1998. La même année, il épouse Britta Ernst, membre du SPD.

Le candidat du SPD au poste de chancelier sourit après son dernier meeting avant les élections fédérales allemandes. (Photo de Martin Meissner / AFP)

Pas particulièrement émouvant
C’est au cours de sa période 2002-2004 en tant que secrétaire général du SPD qu’il a gagné le surnom de “robot” pour sa défense sèche mais inlassable des réformes impopulaires du travail de son idole, le chancelier de l’époque Gerhard Schroeder.

En tant que ministre du travail du premier gouvernement de coalition de Mme Merkel, de 2007 à 2009, M. Scholz a contribué à éviter les licenciements massifs pendant la crise financière en convainquant les entreprises de réduire les heures de travail de leurs employés, l’État complétant leurs salaires – une politique répétée pendant la pandémie.

Vice-président du SPD depuis près de dix ans, il est également favorable à une intégration plus poussée de la zone euro et à une plus grande contribution de l’Allemagne au budget de l’UE après le Brexit.

Scholz lui-même a admis qu’il n’était “pas quelqu’un de particulièrement émotif en politique”.

Mais son comportement calme l’a aidé à traverser des périodes de turbulence pendant son mandat de ministre des finances, notamment la débâcle de la fraude Wirecard.

Wirecard, autrefois une étoile montante de la scène fintech allemande, a déposé le bilan l’année dernière dans ce qui a été décrit comme le plus grand scandale comptable d’après-guerre en Allemagne.

Plus récemment, Scholz a été critiqué pour des allégations selon lesquelles l’autorité de lutte contre le blanchiment d’argent de la CRF, relevant de son ministère des finances, n’a pas signalé d’éventuels actes répréhensibles aux autorités compétentes.

Mais lorsqu’il a été attaqué par Laschet lors d’un débat télévisé sur les allégations de blanchiment d’argent, Scholz n’a pas semblé perturbé, l’interrompant brièvement pour l’accuser de “déformer les faits”.

Dans un sondage instantané après le débat de 90 minutes, les téléspectateurs ont déclaré Scholz vainqueur.

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