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Italie

Manifestations en Italie après l’attribution de la citoyenneté d’honneur à Jair Bolsonaro

Une ville du nord de l’Italie a conféré lundi la citoyenneté d’honneur au président brésilien Jair Bolsonaro, alors que des manifestants ont fait connaître leurs sentiments à son égard.

Le leader brésilien de droite a séché les négociations sur le climat à Glasgow pour recevoir cette distinction dans la ville d’Anguillara Veneta, dans le nord-est de l’Italie, après sa participation au sommet du G20 à Rome ce week-end, au cours duquel il a reçu un accueil glacial de la part des autres dirigeants mondiaux.

Le conseil municipal a décidé d’honorer Bolsonaro. La maire, Alessandra Buoso, membre du parti d’extrême droite de la Ligue, a déclaré que la ville souhaitait “récompenser l’accueil que les migrants d’Anguillara Veneta ont reçu au Brésil”.

Mais l’initiative a provoqué des remous en Italie et environ 200 personnes ont protesté contre le fait d’honorer un dirigeant qui a fait l’objet de critiques internationales pour ses politiques en matière d’environnement à la suite d’une déforestation massive au Brésil.

Bolsonaro est également sous le feu des critiques dans son pays après qu’une commission du Sénat brésilien a approuvé un rapport visant à l’inculper de neuf chefs d’accusation, y compris de crimes contre l’humanité, pour sa réponse au Covid.

Environ 606 000 Brésiliens sont morts du Covid-19, ce qui signifie que le bilan du pays est le deuxième après celui des Etats-Unis.

Les manifestants portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire “Bolsonaro dehors” et “Pas de citoyenneté pour les dictateurs”, tandis qu’une autre disait “Anguillara aime le Brésil mais pas Bolsonaro”.

Le Parti démocratique (PD) de Vénétie a déclaré que la décision d’honorer Bolsonaro était “une honte” et “une honte pour l’Italie”.

Manifestations alors que le président brésilien Jair Bolsonaro reçoit la citoyenneté d’honneur en Italie. Anguillara Veneta. Photo : Piero CRUCIATTI/AFP

Dans la ville voisine de Padoue, la police a tiré des canons à eau pour maintenir à distance quelque 500 manifestants devant la basilique San Antonio, que Bolsonaro avait visitée plus tôt, alors que le lieu était fermé au grand public.

La cérémonie de lundi s’est déroulée dans une élégante villa du XVIIe siècle, Bolsonaro étant l’invité d’honneur d’un long dîner auquel étaient conviées environ 200 personnes.

Environ un millier de personnes de la ville italienne, qui compte aujourd’hui 4 200 habitants, ont fui la pauvreté pour émigrer au Brésil à la fin du XIXe siècle, dont le grand-père de Bolsonaro.

“Je suis ému d’être ici. C’est d’ici que mes grands-parents sont partis” pour le Brésil, a déclaré M. Bolsonaro à l’assemblée.

“Je suis heureux d’être entouré de bonnes personnes, a déclaré l’agence de presse AGI, citée par lui.

“C’était la volonté de Dieu que je devienne président du Brésil… Nous faisons un excellent travail qui est certainement reconnu par le peuple mais pas par les médias de masse”, a-t-il poursuivi.

Les médias italiens ont rapporté que l’accueil de Bolsonaro avait coûté environ 10 000 € au conseil municipal de la ville.

Mardi, Bolsonaro sera accompagné lors d’une visite à Pistoia, en Toscane, par le leader de la Ligue, Matteo Salvini, avant de partir pour le Brésil dans l’après-midi.

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