Connect with us

Autriche

Les tentes pour demandeurs d’asile suscitent le débat en Autriche

Les tentes pour les demandeurs d'asile suscitent le débat en Autriche

Un enfant passe devant des tentes à l’intérieur du nouveau camp de réfugiés de Kara Tepe à Mytilène, sur Lesbos, le 29 mars 2021. – Des tentes similaires sont en train d’être montées en Autriche. (Photo par ARIS MESSINIS / AFP)

Les arrivées dans le pays alpin de l’UE sont en augmentation, mais contrairement à ce qui s’est passé il y a sept ans, cela est dû en partie aux contrôles frontaliers plus stricts mis en place par le gouvernement conservateur.

Maintenant que les abris fédéraux sont pleins, les autorités ont érigé 40 tentes, chacune pouvant accueillir jusqu’à huit personnes, à trois endroits près de la frontière de l’Autriche avec l’Allemagne et deux autres près de la Slovénie.Cette mesure a suscité la peur, des prises de position politiques et des accusations de traitement inhumain.

Des dizaines de milliers de personnes ont demandé l’asile en Autriche, un pays de neuf millions d’habitants, en 2015, avec des images telles que des gares bondées qui ont conduit à une montée en flèche de la popularité des politiciens anti-immigration.

A l’heure actuelle, l’Autriche a triplé sa capacité cette année pour accueillir 8000 personnes dans des logements gouvernementaux mais tous les lits ont été pris, ont noté les autorités, rendant nécessaire l’installation de tentes.

“Ce sont des mesures d’urgence à court terme pour augmenter nos capacités au jour le jour”, a déclaré à l’AFP Thomas Fussenegger, porte-parole de l’agence fédérale responsable.

Inhumain

Selon les autorités, des centaines de personnes ont été interceptées quotidiennement ces dernières semaines après avoir traversé vers l’Autriche.

Le gouvernement a également renforcé les contrôles aux frontières, ce qui a augmenté le nombre officiel d’arrivées.

Entre janvier et septembre, plus de 70 000 personnes ont demandé l’asylumin Autriche, contre environ 40 000 personnes pour toute l’année 2021.En 2015, près de 90 000 personnes ont demandé l’asile, selon les statistiques du ministère.

Par ailleurs, l’Autriche soutient des dizaines de milliers d’Ukrainiens qui ont fui la guerre dans leur pays. En vertu d’un accord spécial, ils n’ont pas besoin de demander l’asile.

Comme les années précédentes, les demandeurs d’asile en Autriche sont principalement originaires de Syrie et d’Afghanistan, deux pays déchirés par des conflits, mais des Indiens, des Tunisiens et d’autres ressortissants étrangers sont également arrivés.

Les États membres de l’Union européenne ont reproché à la politique d’exemption de visa de la Serbie d’attirer un groupe plus large de migrants et de servir de tremplin pour entrer dans l’Union.

Début octobre, le chancelier conservateur autrichien, Karl Nehammer, a rencontré le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban et le président serbe Aleksandar Vucic pour discuter d’une collaboration plus étroite afin d’arrêter le flux de migrants.

L’apparition des tentes depuis la mi-octobre a provoqué de fortes réactions, principalement critiques, en Autriche.

D’importants groupes de soutien aux réfugiés ont publié la semaine dernière une lettre ouverte au gouvernement, demandant aux autorités de mieux collaborer en matière de logement des demandeurs d’asile : “Les réfugiés en Autriche doivent à nouveau vivre dans des tentes. Personne ne veut cela et cet hébergement inhumain est absolument évitable”, ont-ils déclaré.

Khaled, un jeune Syrien de 19 ans, a déclaré au quotidien Die Presse dans la petite ville de Sankt Georgen im Attergau, dans l’ouest de l’Autriche : “Il fait froid la nuit… Nous sommes gelés ici.”

Politique d’extrême-droite

A Sankt Georgen im Attergau, 17 tentes n’ont pas vraiment été bien accueillies.

Le maire conservateur, Aigner Ferdinand, s’est fait l’écho des groupes de défense des réfugiés, s’opposant aux tentes parce qu’elles sont “inhumaines… surtout à cette époque de l’année”, avec l’hiver qui arrive.

Mais il a également noté la “peur” exprimée par certains locaux en voyant arriver des groupes de jeunes hommes.

Ces propos ressemblent aux débats qui ont eu lieu ces dernières années en Allemagne après l’arrivée de près d’un million de Syriens fuyant la guerre ainsi que d’Afghans ou d’Irakiens.

Le Parti de la liberté (FPOe), parti d’opposition d’extrême droite, souhaite que le pays cesse totalement d’accepter les demandeurs d’asile.

“Vous avez sciemment conduit notre pays vers le même genre de désastre que nous avons connu en 2015 et qui ne fera qu’empirer”, a soutenu le leader du FPOe, Herbert Kickl.

Si le parti est actuellement affaibli, il a tenu le pouvoir de 2017 à 2019, en tandem avec les conservateurs du jeune chancelier Sebastian Kurz, dans le sillage de la crise migratoire…

To Top