Le supermarché espagnol Día n’est pas affecté par l’inscription d’un magnat russe sur la liste noire de l’UE

Dans un communiqué publié lundi soir, le groupe a déclaré qu’il n’était pas contrôlé par l’oligarque russe, quelques heures seulement après que son nom a été ajouté à la liste noire des sanctions de l’Union européenne contre les alliés du président russe Vladimir Poutine.

Día a déclaré que bien qu’il soit détenu à 78 % par LetterOne Investment Holdings SA (LIHS), “aucun actionnaire individuel ne contrôle LIHS”, ni Fridman ni Petr Aven, qui a cofondé la société d’investissement basée au Luxembourg et qui a également été frappé par les sanctions de l’UE.

“Par conséquent, l’entreprise considère qu’elle n’est en aucune façon affectée, que ce soit directement ou indirectement (par les individus susmentionnés qui ne contrôlent pas LIHS ou, par conséquent, Día), par le nouveau train de sanctions.”

Dans une lettre adressée à ses employés de LetterOne, le financier né en Ukraine – l’un des hommes les plus riches de Russie – a déclaré au personnel que “la guerre ne peut jamais être la réponse” et a appelé à la fin de “l’effusion de sang”, a indiqué la société à l’AFP dimanche.

“Cette crise coûtera des vies et portera atteinte à deux nations qui sont frères depuis des centaines d’années”, a-t-il écrit.

Né en 1964 dans une famille juive de la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, M. Fridman a étudié à Moscou avant de bâtir un vaste empire commercial englobant tout, du pétrole et du gaz à la banque, en passant par les télécommunications et la distribution.

Il partage son temps entre Londres et Moscou et Forbes estime sa fortune à 15,5 milliards de dollars.

Bien qu’il ait cultivé des liens étroits avec l’administration de Poutine, il n’a jamais fait partie du cercle restreint du président.

LetterOne a d’abord acheté Día en 2017, lançant une offre publique d’achat hostile deux ans plus tard.

La chaîne espagnole, qui exploite près de 6 000 supermarchés en Espagne, au Portugal, en Argentine et au Brésil, a enregistré un chiffre d’affaires de 6,64 milliards d’euros (7,4 milliards de dollars) l’an dernier, a indiqué le groupe mardi, donnant un chiffre de perte nette de 257,3 millions d’euros.

En 2019, le plus haut tribunal pénal d’Espagne a ouvert une enquête pour savoir si le magnat russe Mikhail Fridman avant d’acheter l’entreprise.