Le Premier ministre suédois demande un “contrôle permanent des frontières” avec le Danemark

Dans une interview accordée au journal Sydsvenskan, Kristersson a déclaré qu’il souhaitait voir des contrôles permanents à la frontière entre le Danemark et la Suède.

“Ils vont être nécessaires”, a-t-il dit.

“Tout le monde veut rendre les déplacements quotidiens aussi faciles que possible, mais les contrôles seront également nécessaires. Plus nous réduirons le problème de la criminalité transfrontalière, plus nous pourrons nous ouvrir aux pays voisins. Mais dans l’état actuel des choses, nous avons de gros problèmes qui doivent être maîtrisés, tant à la frontière qu’à l’intérieur de la Suède.”

Le leader libéral Johan Pehrson a déclaré qu’il était sceptique quant aux contrôles.

“Notre avenir est dans la région nordique, non seulement en matière de sécurité, mais aussi en tant que marché du travail régional dynamique”, a-t-il déclaré.

“C’est pourquoi je voudrais travailler pour que la région nordique soit cohérente, à la fois en matière de sécurité, historiquement, mais aussi en ce qui concerne le marché du travail. Nous verrons où aboutira cette proposition de contrôles permanents. Nous aurons une discussion à ce sujet.”

L’accord de coalition Tidö mentionne le “renforcement des contrôles” à la frontière suédoise, ce que le démocrate suédois Richard Jomshof a décrit comme un élément “central” de l’accord. Il ne dit pas que les contrôles doivent être rendus permanents.

“La question des contrôles aux frontières est au cœur de l’accord de Tidö”, a écrit Richard Jomshof, président de la commission de la justice du Parlement. “Je suppose qu’il sera respecté”.

Les contrôles frontaliers temporaires entre le Danemark et la Suède sont illégaux au regard du droit européen, et la commissaire européenne suédoise Ylva Johansson, qui est responsable de la sécurité intérieure de l’UE, a déjà déclaré que le nouveau gouvernement suédois devait supprimer les contrôles frontaliers, car le droit européen ne les autorise que pour une durée maximale de six mois.

“Nous avons une affaire relativement récente devant les tribunaux autrichiens où les tribunaux de l’UE ont eu un résultat clair. S’il existe une règle stipulant que les contrôles aux frontières intérieures ne peuvent être mis en œuvre que pour une durée maximale de six mois, ils ne peuvent être en place plus longtemps que cela”, a déclaré M. Johansson au Sydsvenskan le mois dernier.

“Bien sûr, je dois agir sur cette base”, a-t-elle ajouté.

Les contrôles frontaliers suédois à Malmö, Helsingborg, Trelleborg et Ystad ont été introduits en 2015 pendant la crise des réfugiés comme une mesure temporaire pour permettre à la Suède de mieux surveiller la migration d’asile vers la Suède.

L’une des dernières décisions prises par le gouvernement social-démocrate sortant a été d’informer la Commission européenne que les contrôles frontaliers de la Suède sur le détroit d’Öresund entre la Suède et le Danemark seront prolongés en novembre.

Les contrôles frontaliers de la Suède ont été renouvelés de la même manière, tous les six mois, depuis novembre 2015.

Les députés suédois de la région de Skåne, dans le sud du pays, sont contre cette proposition et craignent que la frontière suédo-danoise soit affectée par des contrôles et une police des frontières dans un avenir prévisible.

On craint également que le gouvernement ne réintroduise des contrôles d’identité pour les voyageurs à destination de la Suède à la gare de l’aéroport de Copenhague, d’où partent les trains pour la Suède, et au port d’Helsingör.

“Ce sont des questions sur lesquelles les députés de Malmö et d’Helsingborg sont très engagés”, a déclaré à Sydsvenskan le député modéré Peter Ollén de Malmö.

“A Malmö, nous aimerions voir un retour rapide à une situation sécurisée afin que nous puissions revenir à la situation frontalière qui existait avant 2015”, a-t-il déclaré.

“Il est difficile de savoir quand cela se produira”.

Le député du Parti vert Rasmus Ling, également de Malmö, est allé un peu plus loin, en soumettant une motion le 20 octobre pour que les contrôles frontaliers soient supprimés.