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Espagne

Le “grand départ” frappe l’Espagne malgré un taux de chômage élevé et de nombreuses offres d’emploi.

Serveur à Barcelone, Espagne

La grande démission arrive-t-elle en Espagne ? Photo : LLUIS GENE / AFP

La tendance à la “grande démission”, également connue sous le nom de “Big Quit”, a débuté au début de l’année 2021 aux États-Unis, lorsqu’un grand nombre de personnes ont décidé de quitter leur emploi afin de rechercher de meilleures opportunités, une meilleure qualité de vie ou un meilleur salaire, souvent sans avoir trouvé de nouveau poste au préalable.

Aujourd’hui, le phénomène s’est étendu à l’Espagne, malgré un taux de chômage chroniquement élevé (actuellement 13,5 %) qui affecte le pays depuis des années.

Bien que le nombre de personnes quittant volontairement leur emploi en Espagne soit encore bien inférieur à celui des États-Unis et de l’Italie, le gouvernement espagnol commence à s’inquiéter car 109 000 postes vacants ne sont pas pourvus.

Aux États-Unis, 50 millions de personnes ont quitté leur emploi depuis le début de l’année 2021. En Italie, 1,3 million de personnes auraient quitté leur emploi.

Augmentation des offres d’emploi en Espagne

Lors d’un débat pour l’agence de presse espagnole Europa Press, la deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre du Travail, Yolanda Díaz, a exprimé son inquiétude et a insisté sur la nécessité de mettre fin à la “grande démission” en Espagne.

“L’Espagne a besoin de 109 000 travailleurs. Une partie de ces postes vacants se trouve dans le secteur de l’hôtellerie, mais d’autres sont liés au besoin de personnel hautement qualifié lié à la transformation technologique et numérique”, a-t-elle déclaré.

Selon les dernières statistiques de la sécurité sociale, environ 30 000 travailleurs en Espagne ont volontairement quitté leur emploi en 2021 et la tendance continue d’augmenter.

Une enquête réalisée en février par le site d’emploi espagnol Infojobs a révélé que 27 % des salariés espagnols envisageaient de quitter leur emploi en 2022, ce qui pourrait suggérer que beaucoup n’osent pas démissionner ou que beaucoup d’autres déposeront leur préavis dans les mois à venir.

Toutefois, M. Díaz a expliqué que, d’après les données d’Eurostat, de tous les pays de l’UE, l’Espagne est le moins touché. La proportion de postes vacants en Espagne est d’environ 0,7 pour cent, alors que la moyenne européenne dépasse 2,5 pour cent et que dans des pays comme l’Allemagne, elle est de 3,8 pour cent.

Un autre rapport réalisé par la société de ressources humaines Hays sur les tendances du travail pour cette année indique que 77 pour cent des Espagnols interrogés ont déclaré qu’ils changeraient d’emploi s’ils le pouvaient.

68 pour cent d’entre eux ont avoué qu’ils recherchent activement un autre emploi et la raison principale qu’ils avancent est de trouver un emploi avec un meilleur salaire.

Ces données révèlent que les raisons de la grande démission sont légèrement différentes en Espagne des raisons pour lesquelles les gens démissionnent aux États-Unis, qui sont principalement dues à l’épuisement professionnel et au désir de trouver un emploi qui les épanouit et les rend plus heureux, plutôt que de simplement chercher une meilleure opportunité pour plus d’argent.

Solutions au problème

Au cours de son discours, Mme Díaz a souligné l’importance d’augmenter le salaire minimum (SMI) et de s’assurer qu’ils “ne sont pas la cause de l’augmentation de l’IPC”. [Consumer Price Index]”.

Selon le cabinet Hays, 71 % des entreprises espagnoles interrogées prévoient d’embaucher davantage de salariés en 2022, et 67 % d’entre elles considèrent que leur activité va augmenter au cours de l’année. Les employés les plus recherchés sont les vendeurs, les ingénieurs et les informaticiens.

Malgré cette nouvelle, la réforme du travail en Espagne, qui est entrée en vigueur au début de 2022, signifie que le pic des contrats permanents améliore la sécurité et la qualité de l’emploi pour des milliers de travailleurs temporaires auparavant exploités.

Environ un tiers des employés embauchés au cours des quatre premiers mois de 2022 ont obtenu un contrat permanent.

Le taux de nouveaux contrats à durée indéterminée a augmenté de mois en mois cette année, représentant 15 % des nouvelles embauches en janvier, 22 % en février, 31 % en mars et 48 % des nouveaux contrats en avril.

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