La stratégie suédoise de lutte contre la pandémie est fondamentalement correcte : Commission sur le coronavirus

Dans ses conclusions finales, la commission – établie en juin 2020 et présidée par le juge Mats Melin – a apporté un soutien peut-être inattendu au choix de stratégie de la Suède, sur la base de ses rapports précédents.

“Le choix de la voie en termes de prévention et de contrôle des maladies, axée sur des conseils et des recommandations que les gens étaient censés suivre volontairement, était fondamentalement correct”, conclut-il dans son rapport final. “Cela signifiait que les citoyens conservaient une plus grande part de leur liberté personnelle que dans de nombreux autres pays.”

La commission s’est toutefois montrée plus critique sur la manière dont cette stratégie a été mise en œuvre.

“Les mesures prises étaient trop peu nombreuses et auraient dû intervenir plus tôt”, conclut-elle. “En février/mars 2020, la Suède aurait dû opter pour des mesures de prévention et de contrôle de la maladie plus rigoureuses et plus intrusives”.

“En l’absence d’un plan de protection des personnes âgées et d’autres groupes à risque, des mesures plus précoces et supplémentaires auraient dû être prises pour tenter de ralentir la transmission communautaire du virus. De telles mesures initiales auraient également permis de gagner du temps pour une vue d’ensemble et une analyse.”

Il a également critiqué la manière dont le gouvernement avait confié la responsabilité de la définition de la stratégie et de la gestion de la pandémie à l’Agence de santé publique, à son directeur général de l’époque, Johan Carlson, et à l’épidémiologiste d’État suédois, Anders Tegnell, et n’avait guère sollicité d’autres avis.

Plutôt que de s’en remettre à la tradition suédoise consistant à laisser les agences remplir leurs fonctions sans “contrôle ministériel” détaillé, la commission a déclaré que le gouvernement aurait dû prendre le contrôle de la réponse à la pandémie et de la communication avec le public.

“Le gouvernement aurait dû prendre la direction de tous les aspects de la gestion de la crise dès le début”, a déclaré la commission. “Il aurait dû être en mesure de surmonter les obstacles à un leadership national clair qui existent actuellement.”

Le gouvernement s’est trop reposé sur l’expertise de l’Agence de santé publique et a fait trop peu pour la contrebalancer par l’apport d’autres experts scientifiques et de contrôle des maladies.

“Le gouvernement dépendait trop unilatéralement des évaluations faites par l’Agence de santé publique de Suède. La responsabilité de ces évaluations repose en définitive sur une seule personne, le directeur général de l’agence. Ce n’est pas un arrangement satisfaisant pour la prise de décision pendant une crise grave de la société.”

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