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Allemagne

La course est ouverte alors que l’Allemagne vote pour l’après-Merkel.

Les Allemands ont commencé à voter dimanche dans l’une des élections les plus imprévisibles de leur histoire récente. Les conservateurs d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates de centre-gauche se livrent à une course serrée pour sa couronne, alors qu’elle se prépare à quitter la scène politique.

Cette élection historique marque la fin de 16 années de pouvoir pour Angela Merkel et place l’Allemagne, synonyme de stabilité, dans une nouvelle période d’incertitude.

Les sondages d’opinion montrent que la course à la chancellerie se dirige vers un photo-finish, avec l’alliance conservatrice CDU-CSU de Merkel autour de 23 %, juste derrière les sociaux-démocrates de centre-gauche avec 25 % – bien dans la marge d’erreur.

“Nous verrons certainement quelques surprises dimanche”, a déclaré Nico Siegel, directeur de l’institut de sondage Infratest Dimap.

Malgré l’avance du SPD dans les sondages, une victoire des conservateurs “ne peut être exclue”, a-t-il déclaré.

“La course à la première place est largement ouverte”.

Les cinq sondages les plus récents placent le SPD légèrement devant la CDU. (Source : Wahlrecht.de)

Les bureaux de vote – environ 60 000 à travers le pays – ont ouvert à 8 heures et fermeront à 18 heures.

Environ 40 % des 60,4 millions d’électeurs allemands éligibles ont déclaré être indécis, tandis que la même proportion a déjà voté par correspondance – y compris Mme Merkel elle-même.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier vote dans un bureau de vote à Berlin lors des élections générales du 26 septembre 2021. (Photo par KAI PFAFFENBACH / POOL / AFP)

Le président Frank-Walter Steinmeier était parmi les premiers votants, déclarant que “voter, c’est vivre la démocratie” alors qu’il déposait son bulletin à Berlin.

Dans un bureau de vote à Aix-la-Chapelle, dans l’ouest de l’Allemagne, l’électrice Ursula Becker, 62 ans, a déclaré à l’AFP : “Cette année, c’est assez excitant de savoir qui ce sera, et c’est toujours important de savoir qui gouverne”.

Une compétition serrée
La bataille pour la chancellerie s’est résumée à un concours entre deux hommes : Le ministre des Finances et vice-chancelier Olaf Scholz, 63 ans, du SPD, et Armin Laschet, 60 ans, de la CDU-CSU.

Mais comme les deux partis risquent d’être loin de la majorité nécessaire pour gouverner seuls, il pourrait y avoir des semaines, voire des mois, de négociations de coalition difficiles.

Après les dernières élections allemandes de septembre 2017, il a fallu attendre février pour que la CDU-CSU forme une coalition avec le SPD.

Panneaux d’affichage avec des affiches de campagne électorale montrant les trois candidats à la chancellerie, (de gauche à droite) la co-leader des Verts allemands Annalena Baerbock, le ministre allemand des Finances et vice-chancelier du parti SPD Olaf Scholz et le leader de la CDU Armin Laschet à Berlin le 25 septembre 2021. L’affiche de campagne mettant en scène Laschet a été défigurée, le slogan indiquant “Shot dead for Germany” au lieu de “Determined for Germany”. (Photo de John MACDOUGALL / AFP)

La vague verte qui n’en était pas une
Laschet, un centriste affable mais enclin à la gaffe et allié de longue date de Merkel, était depuis un certain temps le grand favori pour prendre les rênes après le départ de la chancelière chevronnée.

Mais sa popularité a commencé à s’effriter après une série de gaffes au cours de l’été, dont celle d’être en retrait lors d’un hommage aux victimes des inondations dévastatrices en Allemagne.

Dans le même temps, Scholz, qui au début de l’année semblait hors course, a vu sa cote de popularité commencer à grimper car il a évité de faire des erreurs aussi embarrassantes.

Souvent décrit comme compétent mais ennuyeux, Scholz s’est positionné comme une paire de mains sûres et le véritable candidat de la continuité Merkel, bien qu’il soit issu d’un parti différent.

Avec la justice sociale, il a été l’une des principales préoccupations des électeurs à l’approche des élections.

A Aix-la-Chapelle, Maite Hoppenz, 18 ans, qui a voté pour la première fois, a déclaré à l’AFP que le changement climatique était “définitivement un grand sujet pour moi parce que je pense que cela aura certainement un grand impact sur mon avenir”.

Le parti des Verts a bénéficié d’un regain de soutien au début de l’année après avoir nommé Annalena Baerbock, 40 ans, comme candidate à la chancellerie, prenant même brièvement la tête du parti le plus populaire.

Mais après les déboires de Baerbock, y compris un scandale de plagiat, les Verts sont maintenant loin derrière les deux principaux partis avec environ 17 %.

Bien que la chancellerie soit hors de portée pour le parti, il aura probablement un rôle dans le prochain gouvernement allemand.

Partenariat
Tous les paris sont ouverts sur la composition de la prochaine coalition, car le SPD et les conservateurs pourraient chacun essayer de bricoler une majorité au pouvoir s’il y a peu de choses pour diviser leur score.

A la veille du scrutin, Scholz a exprimé sa préférence pour un partenariat avec les Verts, appelant les électeurs à lui donner le score nécessaire pour une coalition à deux voies.

Si ces chiffres ne correspondent pas à la réalité, il pourrait être contraint de faire appel au parti libéral FDP, qui n’est pas un allié naturel du SPD ou des Verts.

Laschet a indiqué qu’il pourrait toujours essayer de former une coalition même si la CDU-CSU n’arrive pas en tête, en faisant très probablement appel au FDP et aux Verts.

Mais arriver en deuxième position serait un coup dévastateur pour le parti, qui a dominé la politique allemande depuis la Seconde Guerre mondiale et n’a jamais obtenu moins de 30 % des voix aux élections fédérales.

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