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Suède

EXPLIQUE : Quels sont les arguments pour et contre l’adhésion de la Suède à l’OTAN ?

Des véhicules blindés suédois patrouillent sur l'île de Gotland en janvier.

Des véhicules blindés suédois patrouillent sur l’île de Gotland en janvier. Photo : Karl Melander/AP

Quels sont les arguments contre l’adhésion de la Suède à l’OTAN ?

  • L’adhésion à l’Otan pourrait être considérée comme une provocation par la Russie, a affirmé en février le député social-démocrate Kenneth Forslund. Si elle ripostait militairement avant que la Suède ne devienne officiellement membre de l’OTAN, l’OTAN pourrait ne pas venir en aide. Si elle ripostait après l’adhésion de la Suède, l’adhésion pourrait alors déclencher un conflit majeur. L’éditeur de commentaires pro-OTAN de DN, Niklas Ekdal, a avancé un argument similaire contre l’adhésion maintenant.
  • La Suède serait enfermée dans une alliance militaire avec des pays, notamment la Turquie mais aussi les États-Unis, qui ont des objectifs de politique étrangère différents et qui pourraient entreprendre des opérations militaires que la Suède désapprouve. L’Otan, par exemple, a pris en 2003 le contrôle de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) qui occupait l’Afghanistan.
  • L’Otan est une “alliance des armes nucléaires” et y adhérer signifierait accepter la doctrine des armes nucléaires, affirme Pierre Schori, un ancien ministre de l’aide social-démocrate.
  • Si la Suède était liée par la clause de défense mutuelle de l’OTAN, elle pourrait être entraînée dans une guerre plus large en Europe si, par exemple, la Russie devait envahir l’un des pays baltes ou la Pologne.
  • Même si l’Otan n’est pas tenue de défendre la Suède par traité, c’est dans son intérêt de le faire.
  • La cohérence et la prévisibilité de la politique de sécurité sont une vertu en soi, en particulier en temps de crise. C’est le principal argument actuellement utilisé par Magdalena Andersson, qui soutient que si la Suède devrait être ouverte à une future adhésion à l’Otan, la discussion et la décision ne devraient avoir lieu que pendant une période de calme relatif.
  • La Suède pourrait plutôt s’appuyer sur la clause de défense mutuelle inscrite dans le traité de Lisbonne de l’UE et faire pression pour l’autonomie stratégique européenne, affirme, entre autres, l’ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström.
  • Ceux qui se trouvent à la gauche des sociaux-démocrates, comme Göran Greider, soutiennent également que le mouvement pacifiste international plus large est renforcé par la simple existence de pays non alignés, qui peuvent être appelés «superpuissances humanitaires».

Quels sont les arguments en faveur de l’adhésion ?

  • Alors que la coopération de la Suède avec l’OTAN est aussi profonde qu’il est possible de l’être sans en être membre, la Suède n’est toujours pas couverte par la garantie de défense mutuelle cruciale de l’article 5. La réticence de l’Otan à répondre militairement à l’invasion de l’Ukraine par la Russie est un avertissement sur ce qui pourrait arriver en cas d’attaque contre la Suède. Bien qu’une attaque russe contre la Suède soit peu probable, si la Suède était couverte par la clause de défense mutuelle de l’OTAN, ce serait encore moins probable.
  • La Russie a déjà détruit le règlement international de sécurité d’après-guerre sur lequel reposait le non-alignement suédois, affirme Fredrik Johansson.
  • La neutralité de la Suède en temps de guerre était soutenue par un puissant dispositif de défense militaire et civile, qui a été démantelé après la chute de l’union. Il est impossible de le reconstruire assez rapidement pour contrer la menace immédiate de la Russie.
  • La Suède a renoncé à son statut de pays non aligné lorsqu’elle a conclu un traité d’autodéfense mutuelle avec l’UE, dans le cadre du traité de Lisbonne, en 2009. À ce titre, elle s’est déjà engagée à défendre les États baltes et la Pologne en cas de une attaque russe.
  • La Suède est si étroitement liée militairement à la Norvège, au Danemark, au Royaume-Uni, aux États-Unis et à l’OTAN qu’elle serait de toute façon incapable de rester en dehors d’une guerre avec la Russie, affirme l’ancien secrétaire d’État à la Défense Gunnar Petri.
  • La neutralité de la Suède a de toute façon toujours été un mythe, affirme Claes Arvidsson dans SvD, le pays ne restant en dehors de la Seconde Guerre mondiale qu’en s’efforçant de garder l’Allemagne nazie heureuse et en renforçant ses défenses avec une coopération secrète avec l’OTAN pendant la guerre froide.
  • En envoyant des armes directement à l’Ukraine et en se joignant aux sanctions économiques, la Suède a déjà provoqué la Russie.
  • Rejoindre l’Otan serait en soi une manière non militaire de riposter contre l’agression russe en Ukraine, affirme le romancier suédois Thomas Engström.
  • L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN rendrait toute la région plus à l’abri de l’agression russe, compte tenu de la position stratégique de la Suède, et en particulier de Gotland.
  • En tant que membre de l’OTAN, la Suède aurait une influence beaucoup plus grande sur la politique de l’OTAN et une meilleure capacité à coordonner la défense avec les autres membres de l’OTAN en Europe.

Vous pouvez écouter James Savage décrire le dilemme suédois de l’OTAN dans .

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