Comment faire face à la “plus forte baisse des prix de l’immobilier en Suède depuis le crash” ?

A quelle vitesse les prix des logements ont-ils baissé ?

Beaucoup plus vite que ce que la plupart des analystes avaient prévu.

“Nous sommes sur le point d’avoir un semestre extrêmement dramatique”, a déclaré à TT Gustav Helgesson, analyste chez Nordea. “On s’attendait à ce qu’ils baissent, mais cela reste très spectaculaire. En un mois, nous avons connu la plus forte chute depuis le crash de Lehman.”

C’est à Stockholm que la tendance à la baisse a frappé le plus durement, les prix de l’immobilier ayant chuté d’environ 8 % au cours des trois derniers mois.

Historiquement, les prix sont plus bas et plus volatils pendant les mois d’été et si vous tenez compte de cela, la baisse n’est que de 2,2 pour cent.

Quelle est la cause de la baisse des prix ?

Les acheteurs de logements en Suède viennent d’assister à “l’une des plus fortes augmentations des taux d’intérêt pour les ménages des temps modernes”, a souligné M. Helgesson, ajoutant que sa banque ne s’attend pas à une baisse des taux d’intérêt dans un avenir proche. Elle prévoit plutôt que le taux directeur sera de 2 % d’ici la fin de l’année, ce qui représente une augmentation substantielle par rapport au taux actuel de 0,75 %.

Nordea estime désormais que la baisse va se poursuivre et que vers la fin de l’année prochaine, les prix pourraient chuter de 10 %, soit davantage qu’en mars.

Selon Robert Bergqvist, économiste principal à la banque suédoise SEB, la baisse des prix est plus importante que ce que les analystes avaient initialement prévu : “Il est évident que les hausses de taux d’intérêt ont eu un effet très important”, a-t-il déclaré. “Les gens pensent que c’est la fin des taux d’intérêt bas, et puis il y a aussi une inquiétude persistante concernant l’inflation”.

Selon un indicateur publié par la banque suédoise SEB, seuls 31 % des personnes interrogées pensent que les prix vont continuer à augmenter au cours de l’année à venir, soit une baisse de 11 % par rapport au mois dernier. Environ la moitié des personnes interrogées pensent plutôt que les prix vont baisser.

“Nous nous dirigeons vers un semestre très dramatique, ou du moins jusqu’à la fin de l’année. Les prix du logement sont déprimés, les taux d’intérêt ont beaucoup de pouvoir et, à court terme, les taux n’ont pas augmenté autant qu’ils le feront”, a déclaré M. Helgesson.

La chute pourrait-elle donc être permanente, ou du moins prendre des années à se rétablir ?

Il est peu probable que les prix restent aussi bas pendant de nombreuses années, a déclaré M. Bergqvist, soulignant la pénurie persistante de logements en Suède.

Dans l’enquête de SEB, 204 personnes sur 290 ont déclaré qu’il y avait une pénurie sur le marché du logement en mai. Cela pourrait entraîner des hausses de prix à l’avenir, à moins que de nouveaux logements ne soient construits, a-t-il prédit.

“Ce n’est pas forcément positif : s’il n’y a pas de constructions, il y a aussi une perte de croissance et les gens ne peuvent pas s’installer là où il y a des emplois. Nos données démographiques montrent que nous devons continuer à construire, sinon les prix resteront élevés”, a-t-il déclaré.

Comment les acheteurs et les vendeurs doivent-ils réagir à la baisse du marché ?

M. Bergqvist a souligné que les gens ont toujours tendance à avoir une perception différente du marché, selon le côté de la vente immobilière où ils se trouvent. Les vendeurs ont tendance à être encore très optimistes, tandis que les acheteurs sont plus pessimistes.

Selon lui, cela crée un déséquilibre sur le marché, qui, selon M. Berqvist, ralentira le marché du logement dans les mois à venir, puis entraînera des baisses continues, les vendeurs acceptant lentement des prix plus bas.

Bergqvist a conseillé aux vendeurs qui ont déjà acheté une nouvelle maison d’être aussi flexibles que possible sur le prix qu’ils obtiennent pour leur ancienne maison.

“La chose la plus importante est d’essayer de quitter l’endroit que vous essayez de vendre aussi vite que possible”, a-t-il dit, “Ce n’est pas le moment de regarder en arrière et d’avoir des attentes trop élevées. Il est préférable de ne pas avoir deux propriétés”.

Il a également souligné l’importance d’avoir une marge lors de la vente, avertissant qu’il est toujours difficile d’atteindre le prix le plus élevé ou le plus bas possible lors de la négociation de la vente d’une propriété.

“Mais si vous souhaitez avoir votre propriété à long terme, alors ce n’est pas trop important ce qui se passe avec les prix de l’immobilier dans une perspective à court terme”, a-t-il dit.