Une pétition danoise demande aux législateurs de mettre fin à la politique de rapatriement des Syriens

Au cours de l’été 2020, le Danemark a décidé de réexaminer les cas d’environ 500 Syriens originaires de la capitale Damas, qui est sous le contrôle du régime de Bachar el-Assad, affirmant que “la situation actuelle à Damas n’est plus de nature à justifier un permis de séjour ou la prolongation d’un permis de séjour”.

Cette mesure, soutenue par une grande partie de la classe politique danoise, a suscité des protestations et une pétition a été lancée en avril pour demander au Parlement de modifier la loi autorisant cette mesure.

Mardi, la pétition, qui est disponible en ligne, avait été signée par plus de 53 000 personnes. Il fallait 50 000 signatures pour que le Parlement l’examine.

“Nous voulons que le Folketing (parlement) modifie la loi autorisant les autorités danoises à renvoyer les réfugiés syriens dans les circonstances actuelles”, lit-on dans la pétition.

Le gouvernement a retiré sa protection à des dizaines de réfugiés syriens, invoquant une amélioration de la situation sécuritaire dans la région de Damas. Les organisations humanitaires, les experts et les réfugiés eux-mêmes ont déclaré qu’ils risquent toujours d’être persécutés s’ils rentrent chez eux.

Comme le Danemark ne coopère pas avec le régime d’Assad et ne peut donc pas renvoyer de force les réfugiés en Syrie, les réfugiés qui perdent leur statut d’asile risquent d’être détenus dans l’un des infâmes centres de départ ou d’expulsion du Danemark.

“Le Danemark ne devrait pas obliger les réfugiés à choisir entre une vie indigne et traumatisante dans un centre d’expulsion et un retour dans un pays où le régime qu’ils ont fui est toujours au pouvoir et continue de violer les droits fondamentaux du peuple syrien”, indique également la pétition.

Depuis que le Danemark a annoncé cette mesure à l’été 2020, au moins 250 Syriens au Danemark ont vu leur permis de séjour temporaire révoqué, selon les statistiques gouvernementales publiées en mai.

À l’issue d’une procédure d’appel, ceux qui n’avaient obtenu qu’un permis de séjour temporaire pourraient être placés dans un centre de détention en attendant leur expulsion.

Selon la loi danoise sur l’immigration, les permis de séjour temporaires sont délivrés sans date de fin en cas de “situation particulièrement grave dans le pays d’origine, caractérisée par une violence arbitraire et des attaques contre des civils.”

Mais ils peuvent être révoqués lorsque les conditions sont considérées comme s’étant améliorées.

Quelque 35 500 Syriens vivent actuellement au Danemark, dont plus de la moitié sont arrivés en 2015, selon Statistics Denmark.