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Allemagne

Un ministre allemand prévient que la sécurité énergétique prime sur l’habitat des marsouins.

Robert Habeck, ministre de l'économie et de la protection du climat, participe à une visite en bateau pour l'importation de gaz naturel liquéfié en Allemagne, mercredi à Wilhelmshaven.

Robert Habeck, ministre de l’Économie et de la Protection du climat, participe à une visite en bateau pour l’importation de gaz naturel liquéfié en Allemagne, mercredi à Wilhelmshaven. Photo : picture alliance/dpa Sina Schuldt

L’Allemagne s’empresse de construire des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) pour recevoir du gaz provenant de régions plus éloignées, dans le but de tourner rapidement le dos à l’énergie russe acheminée par gazoduc après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Mais le groupe environnemental allemand DUH a déposé une opposition contre la construction de terminaux à Wilhelmshaven. Le groupe affirme que la construction “détruira de manière irréversible les écosystèmes sensibles et mettra en danger l’espace vital des marsouins menacés”.

“Je suis le plus grand fan de marsouins du gouvernement”, a déclaré le ministre de l’économie Robert Habeck, du parti des Verts, dans une interview accordée à la chaîne de télévision RTL mercredi dernier.

Mais “votre procès nous rendrait plus dépendants” de l’énergie russe, a-t-il averti.

Le processus de liquéfaction rend le GNL plus facile à transporter, ce qui permet de l’importer par voie maritime depuis des pays producteurs qui ne peuvent être reliés par des gazoducs, comme les États-Unis ou le Qatar.

Les terminaux en cours de construction sont essentiellement des infrastructures pour les navires spéciaux qui déchargent les réservoirs de GNL amenés par la mer. Ils comprennent également des équipements de regazéification, de stockage et de compression.

L’Allemagne ne dispose actuellement d’aucun terminal GNL car elle comptait sur l’expansion de ses liaisons par gazoduc avec la Russie pour obtenir davantage d’énergie.

Cependant, l’agression de la Russie en Ukraine a bouleversé ces calculs, et Berlin accélère maintenant le processus de construction de quatre terminaux GNL.

Le premier de ces terminaux devrait être opérationnel dès l’hiver prochain dans le port de Wilhelmshaven.

Un deuxième devrait être construit à Brunsbüttel, près de Hambourg, au début de 2023. Les sites de deux autres terminaux sont à l’étude.

Outre l’inquiétude pour la vie marine, les écologistes critiquent également les projets d’expédition de GNL, étant donné qu’il s’agit d’un combustible fossile et que le transport de l’énergie générerait des émissions.

“Nous ne devons pas oublier que le gaz fossile est un tueur de climat. La construction de nouveaux terminaux GNL nous conduit dans une impasse fossile et brûle de l’argent”, a déclaré Martin Kaiser, qui dirige la section allemande de Greenpeace, au journal Rheinische Post.

Mais alors que l’Allemagne se tourne vers des sources durables pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2045, le gouvernement a déclaré que le gaz naturel était une source d’énergie de transition nécessaire.

Alors que l’UE débat actuellement d’un embargo sur le pétrole russe, Habeck a préparé psychologiquement les Allemands ces derniers jours à d’éventuelles perturbations énergétiques.

Mercredi, il a prévenu que des “pénuries” d’essence pourraient frapper certaines régions, notamment Berlin où 90 % du pétrole consommé provient d’une raffinerie qui traite le pétrole russe.

Depuis la guerre en Ukraine, l’Allemagne a réduit ses importations de pétrole en provenance de Russie à 12 % du total, contre 35 % auparavant.

Par Hui Min NEO

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