Un homme politique allemand sur la sellette à cause d’un soutien controversé à un gazoduc

Les critiques l’ont accusée d’être un “larbin” russe, car pendant des années, Schwesig a été l’un des principaux partisans du gazoduc, soulignant les emplois et les investissements qu’il apporterait.

Nord Stream 2 devait doubler les livraisons de gaz russe à l’Allemagne via l’Etat de Mecklembourg-Poméranie occidentale, au nord-est du pays, dont Schwesig est le premier ministre.

Mais en février, le chancelier allemand Olaf Scholz a abandonné le projet en réponse à l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

“L’imbroglio entre le gouvernement du Land (de Schwesig) et la société d’État russe Gazprom a toujours été désastreux et doit enfin être réglé”, a déclaré Omid Nouripour, co-leader du parti des Verts, au quotidien Frankfurter Allgemeine.

La décision d’abandonner le projet a été saluée par les alliés occidentaux, qui avaient depuis longtemps averti l’Allemagne que le président russe Vladimir Poutine pourrait utiliser le pipeline comme une arme géopolitique.

Schwesig elle-même a depuis déclaré que c’était “une erreur” de continuer à soutenir le projet malgré le malaise croissant que suscitent les motivations de Poutine.

Mais cet aveu n’a guère fait taire les critiques, qui ont critiqué Schwesig pour sa position commerciale jugée favorable à Moscou. Ses liens avec l’ancien chancelier Gerhard Schröder, lui-même critiqué pour son lobbying en faveur du gaz russe, ont également fait l’objet d’un examen minutieux.

Les médias allemands ont également soulevé des questions sur le rôle de Mme Schwesig dans la création d’une “Fondation pour le climat” dont le but, selon eux, était de protéger des sanctions américaines les entreprises impliquées dans la construction du Nord Stream 2.

Les politiciens de l’opposition du parti de centre-droit CDU ont déclaré que Schwesig devrait démissionner.

Les Verts écologistes, qui font partie de la coalition gouvernementale de Scholz, ont demandé une enquête sur le rôle de Schwesig dans la promotion du gazoduc.

“Il est urgent de clarifier comment le gouvernement du Mecklembourg-Poméranie occidentale s’est fait le larbin de Nord Stream 2”, a déclaré le député vert Anton Hofreiter.

Une enquête parlementaire est “absolument nécessaire”, a-t-il ajouté.

Un porte-parole de Schwesig a rejeté les accusations, déclarant à l’hebdomadaire Der Spiegel qu’il était “absurde” de dépeindre le premier ministre régional comme proche du Kremlin, et que Nord Stream 2 avait également été soutenu par le gouvernement fédéral de Berlin.