Italie
Rome vote dans une élection municipale dominée par les ordures et les sangliers sauvages
Les habitants de Rome ont commencé à voter dimanche pour élire un nouveau maire qui aura la lourde tâche de s’attaquer à l’insuffisance des transports publics et à la gestion désastreuse des ordures dans la capitale italienne, surnommée l’une des villes les plus sales du monde.
Dans tout le pays, de la Ville éternelle à Milan, Naples et Bologne, les électeurs se rendent aux urnes jusqu’à lundi soir pour les élections municipales, qui sont suivies de près comme un test avant les élections générales de 2023.
Mais à Rome – l’une des villes les plus sales du monde, selon un classement établi le mois dernier par le magazine britannique Time Out – les habitants sont davantage préoccupés par les éternels problèmes de transport, d’inondations, de déchets et de nids de poule de cette ville de 2,8 millions d’habitants.
La gestion des déchets est si mauvaise que l’on voit régulièrement des sangliers errer dans les quartiers résidentiels, attirés par l’amoncellement des déchets.
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Dans le quartier pittoresque de Trastevere, où les poubelles débordent souvent sur les pavés, Tiziana De Silvestro, une habitante de 60 ans, qui promenait son chien, a déclaré que la source du problème était les déchets laissés la nuit devant les bars et les restaurants.
“Maintenant, la ville est pleine d’animaux, de corbeaux, de mouettes, sans parler des souris et des cafards”, a-t-elle déclaré.
L’actuelle maire de Rome, Virginia Raggi, membre du Mouvement 5 étoiles (M5S), s’est attirée des éloges pour s’être attaquée à la nouvelle mafia féroce de la ville, la famille Casamonica, composée d’usuriers et de trafiquants de drogue.
Mais ses projets, largement moqués, d’utiliser des moutons comme tondeuses à gazon et des abeilles pour lutter contre la pollution – alors que les déchets pourris s’entassent à côté des terrains de jeux, que les bus brûlent spontanément sous la chaleur et que les mauvaises herbes se déchaînent – pourraient lui coûter cher.
Le candidat de l’alliance de droite, Nicola Michetti, devrait empocher le plus de voix en raison d’une division de la gauche, selon les derniers sondages publiés avant le black-out préélectoral.
Mais il ne devrait pas dépasser les 50 % des voix nécessaires pour éviter un second tour dans deux semaines – et les sondages indiquent qu’il pourrait perdre au second tour face à Roberto Gualtieri, ancien ministre de l’économie du Parti démocratique.
L’avocat Michetti, 55 ans, dit qu’il faut le choisir pour nettoyer la ville, sinon “aujourd’hui nous avons des mouettes et des sangliers, demain ce pourrait être le choléra”.
Sa championne est la chef du parti d’extrême droite Frères d’Italie, Giorgia Meloni, qui a déclaré que Rome était devenue une blague internationale.
Gualtieri et son rival de centre-gauche, Carlo Calenda, ont appelé à des tables rondes avec des experts pour s’attaquer au problème des sangliers.
Quelque 12 millions d’électeurs sont appelés à voter lors de ces élections, qui se déroulent non seulement dans les plus grandes villes du pays, mais aussi dans plus de 1 000 centres plus petits, dont Morterone en Lombardie, qui ne compte que 33 habitants.
