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Allemagne

Quatre choses à savoir sur les élections allemandes

Après 16 ans au pouvoir, Angela Merkel devrait quitter son poste de chancelière à l’issue des élections générales du 26 septembre, laissant un grand vide dans la politique allemande. Voici ce que vous devez savoir sur cette élection qui va changer la donne.

A l’approche d’un scrutin qui marquera un changement sismique pour la plus grande économie d’Europe, la course au remplacement de Mme Merkel est largement ouverte – tout comme la question de savoir à quoi ressemblera le prochain gouvernement.

Les sociaux-démocrates (SPD) sont actuellement en tête des sondages, devant l’alliance conservatrice CDU-CSU de Mme Merkel en deuxième position et les Verts en troisième position.

Pourquoi Merkel part-elle ?

Merkel, 67 ans, a annoncé que son actuel et quatrième mandat serait “le dernier” en octobre 2018, alors que sa CDU venait de subir un revers électoral dans le Land de Hesse.

Cette décision marque la première fois depuis 1949 qu’un chancelier en exercice ne se représente pas.

Nommée chancelière pour la première fois le 22 novembre 2005, Mme Merkel est en poste depuis presque aussi longtemps que Helmut Kohl, le plus ancien dirigeant allemand, qui est resté au pouvoir pendant un peu plus de 16 ans (5 869 jours).

Elle a déjà dépassé Konrad Adenauer, le chancelier à qui l’on doit la relance de l’économie après la Seconde Guerre mondiale et qui a dirigé l’Allemagne de l’Ouest pendant 14 ans.

Que veulent les Allemands ?

L’économie et l’avenir de l’industrie allemande ont été des thèmes importants de la campagne électorale.

L’industrie automobile, fleuron du pays, est confrontée à une crise existentielle précipitée par le déclin du moteur à combustion et ses conséquences pour les 800.000 travailleurs employés dans le secteur.

La numérisation a également été un thème, bien que l’Allemagne soit “très en retard” sur ce point, selon Paul Maurice, membre du Comité d’études franco-allemand de l’Institut français des relations internationales.


Le changement climatique a été un thème clé de cette élection suite aux inondations catastrophiques dans l’ouest de l’Allemagne. Photo : TOBIAS SCHWARZ / AFP

Le changement climatique a également été un sujet important, notamment après les inondations meurtrières qui ont frappé l’ouest de l’Allemagne en juillet, tuant plus de 180 personnes – une catastrophe que les experts ont liée au réchauffement climatique.

Néanmoins, selon Maurice, la campagne a été “très centrée sur la personne, et on n’a pas assez parlé des programmes des partis” – un phénomène qui, selon lui, pourrait être dû à “l’effet Merkel”.

Que signifie l’élection pour l’Europe ?

En tant que pays le plus puissant d’Europe, l’Allemagne joue un rôle clé dans l’Union européenne.

De la crise financière de la zone euro au conflit en Ukraine en passant par l’épineuse question des migrations, Angela Merkel a laissé des empreintes profondes dans la politique européenne.

L’arrivée d’une nouvelle chancelière constituera un grand changement pour le bloc – avec une attention particulière pour la relation franco-allemande, parfois difficile mais cruciale, et aussi parce que la France se rendra aux urnes en avril 2022.

Une fois le nouveau gouvernement en place, l’Allemagne devrait apporter un nouvel élan à l’Union européenne, déclare Maurice.

Que se passera-t-il après le 26 septembre ?

Mme Merkel ne pourra pas rentrer chez elle et se reposer dès que les élections seront terminées, mais elle devra continuer à diriger le pays jusqu’à ce que son successeur soit élu par la chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag.

En général, le parti qui obtient le plus de voix tente de former une coalition avec un ou deux autres partis, qui doivent ensuite établir ensemble une feuille de route pour le futur gouvernement sous la forme d’un “contrat de coalition”.

Il y aura d’abord des discussions informelles, puis de véritables négociations de coalition.

En 2005, la CDU-CSU et le SPD ont mis deux mois pour former ce qu’on appelle une grande coalition. Mais après les élections de septembre 2017, les négociations ont duré jusqu’en février 2018.

La CDU-CSU a d’abord essayé de trouver un accord avec les Verts et le FDP libéral, mais les libéraux se sont retirés des discussions, obligeant les conservateurs à se contenter d’une autre alliance avec le SPD.

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