Quand la Suède aura-t-elle un nouveau Premier ministre ?

Löfven a remis sa démission officielle au président du Parlement, Andreas Norlén, mercredi. Mais cela ne signifie pas que son successeur à la tête du parti social-démocrate, Magdalena Andersson, deviendra automatiquement le prochain Premier ministre.

Norlén doit tenir jeudi une série de réunions individuelles avec les chefs des huit partis représentés au Parlement.

C’est ce qu’on appelle un , un mot suédois et un concept avec lequel nous sommes devenus très familiers dans le fragile équilibre politique de ces trois dernières années.

Après cela, il devrait tenir une conférence de presse vers 15h45.

Il est peu probable que M. Norlén souhaite que le processus de sélection du prochain premier ministre suédois s’éternise, il annoncera donc probablement son candidat jeudi après-midi. Étant donné que le Parlement actuel a voté deux fois pour Löfven, Norlén donnera presque certainement à Andersson la première chance de former un gouvernement.

Elle devra ensuite être confirmée par le Parlement. Dans le cadre du système suédois de parlementarisme négatif, un candidat au poste de premier ministre n’a besoin que de convaincre une majorité de membres du Parlement de ne pas voter contre lui pour prendre le pouvoir. Mais compte tenu de la faible marge de manœuvre du parlement suédois, cette garantie n’est pas vraiment sûre.

Andersson devrait obtenir les votes ou les abstentions des 31 députés du Parti du centre et des 28 députés du Parti de gauche. Avec les 100 députés sociaux-démocrates et les 16 députés verts des partis de la coalition gouvernementale, cela lui permettrait d’atteindre la majorité magique de 175 mandats (les partis de droite en ont 174).

Le problème est qu’il existe des obstacles non résolus à l’obtention de tous ces mandats.

L’un d’entre eux a été levé : Löfven attendait la conclusion des négociations avec le Parti du Centre avant de démissionner officiellement. C’est maintenant chose faite et le parti a confirmé qu’il laissera passer Andersson.

Mais le Parti de gauche a fait de la réintégration dans les négociations sa principale exigence pour soutenir Andersson en tant que nouveau Premier ministre social-démocrate. L’issue de ces discussions avec Andersson et le leader du Parti de gauche, Nooshi Dadgostar, sera donc un facteur déterminant.

Un autre problème est que le gouvernement n’a pas encore obtenu le soutien de la majorité pour sa proposition de budget, sur laquelle le Parlement doit voter le 24 novembre. Ni le Parti du Centre ni le Parti de Gauche n’ont promis de soutenir le budget du gouvernement.

Andersson peut décider qu’elle veut obtenir un soutien suffisant pour le budget avant de prendre son rôle de Premier ministre, ou elle peut décider d’aller de l’avant malgré tout.

Dans tous les cas, la date la plus proche à laquelle le Parlement pourra organiser un vote sur le poste de premier ministre sera la semaine prochaine. En attendant, Löfven est toujours à la tête d’un gouvernement intérimaire.