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Allemagne

Où est Scholz ? Le nouveau chancelier allemand sous le feu des critiques

Deux mois après son entrée en fonction, la lune de miel est déjà terminée pour le chancelier allemand Olaf Scholz. Ses détracteurs l’accusent d’être “invisible” dans la crise ukrainienne et la pandémie de coronavirus.

Le hashtag #woistscholz (“Où est Scholz ?”) fait le tour de Twitter, et certains disent que le célèbre politicien taciturne doit commencer à s’exprimer.

Scholz a prêté serment en tant que chancelier le 8 décembre après avoir mené ses sociaux-démocrates (SPD) à une victoire électorale sensationnelle, mettant fin à 16 ans de pouvoir pour les conservateurs d’Angela Merkel.

Mais une enquête de Forsa cette semaine a montré que le SPD est derrière la CDU-CSU de Merkel dans les sondages pour la première fois depuis l’élection – avec 23 % contre 27 % pour le bloc conservateur, qui est maintenant le principal parti d’opposition.

Scholz lui-même, qui a remporté les élections du 26 septembre grâce à une campagne qui mettait en avant son calme et son approche méticuleuse, voit également sa popularité décliner.

Dans un récent sondage réalisé par la chaîne publique ZDF sur les hommes politiques les plus populaires d’Allemagne, Scholz s’est retrouvé à la traîne derrière Merkel – qui s’est retirée de la politique – et le ministre de la santé Karl Lauterbach.

Scholzomat

Scholz, qui s’envolera pour Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden lundi, est connu depuis longtemps pour son style discret.

On le surnommait autrefois “Scholzomat” pour ses discours secs et robotiques.

Merkel n’était guère connue pour sa présence médiatique ou ses discours enflammés, mais Scholz “semble vouloir la surpasser dans l’art de la disparition”, selon l’hebdomadaire Der Spiegel, qui l’a accusé d’être “presque invisible, inaudible”.

“La façon dont la chancelière parle et communique semble inappropriée”, a déclaré à l’AFP la politologue Ursula Muench.

“On l’entend et on le voit très peu, et quand il parle, il le fait souvent par énigmes et non de manière claire et pointue comme l’exige le monde médiatique actuel”, a-t-elle ajouté.

Bien que Scholz ait l’habitude de remercier les journalistes pour leurs questions lors des conférences de presse, il évite souvent de répondre directement aux questions.

Le chancelier essaie peut-être de créer une impression de “professionnalisme et de sérieux” dans un environnement médiatique “où tout le monde parle et commente tout”, selon Münch.

Mais si les résultats concrets sont trop lents, voire inexistants, son image de “battant”, si habilement exploitée pendant la campagne électorale, pourrait être en danger.

“Dire aux gens ‘Vous pouvez compter sur moi, j’ai de l’expérience et je sais ce que je fais’ n’est tout simplement pas suffisant dans une pandémie ou une crise internationale”, a déclaré à l’AFP le politologue Hajo Funke.

Le style de communication de Scholz laisse “beaucoup de place à l’amélioration”, estime-t-il.

Un désastre de communication

Fin janvier, l’Allemagne n’avait vacciné que 75,8 % de sa population contre le coronavirus, soit moins que l’objectif de 80 % fixé par le gouvernement de Scholz.

La vaccination obligatoire, évoquée pour la première fois par Scholz l’année dernière en vue d’une mise en œuvre en février ou mars, n’a toujours pas été votée au Parlement et semble être une perspective de plus en plus lointaine.

Olaf Scholz participe à une réunion à la Chancellerie.

Olaf Scholz participe à une réunion à la Chancellerie. Photo : picture alliance/dpa/dpa-Pool Kay Nietfeld

Entre-temps, le nombre de cas de Covid-19 a grimpé en flèche pour atteindre plus de 100 000 cas par jour, la pénurie de tests PCR venant s’ajouter aux difficultés du pays.

La plus grande économie d’Europe a également été critiquée pour son rôle dans la crise ukrainienne, certains estimant que Berlin est trop tendre avec Moscou.

Contrairement au président français Emmanuel Macron, qui a eu plusieurs conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine, et au britannique Boris Johnson, qui s’est rendu à Kiev mardi, M. Scholz a brouillé sa réponse avec des déclarations peu claires et des positions fluctuantes.

L’Allemagne a également été critiquée pour son refus d’envoyer des armes à l’Ukraine, bien qu’elle ait suggéré d’envoyer 5 000 casques à la place – “un désastre en termes de communication”, selon Münch.

La position pro-russe de certains sociaux-démocrates, dont l’ancien chancelier Gerhard Schroeder, n’a pas non plus contribué à atténuer le problème.

Par Mathieu Foulkes

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