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Suède

Netflix poursuivi pour une série sur le meurtre du premier ministre suédois

Le géant du streaming Netflix a été poursuivi pour diffamation en raison de sa série dramatique The Unlikely Murderer, qui présente le principal suspect comme coupable du meurtre du Premier ministre suédois Olof Palme en 1986.

Une plainte déposée auprès du Chancelier de la Justice de Suède, qui instruit les affaires de liberté d’expression, dont l’AFP a obtenu une copie, affirme que la représentation de l’ancien consultant en publicité Stig Engström comme le tireur constitue “un cas clair comme de l’eau de roche de diffamation”.

Engström, qui était connu pour son opposition farouche à la politique de gauche de Palme et qui est décédé en 2000, a été désigné en juin 2020 comme le principal suspect dans l’affaire qui secoue le pays scandinave depuis plus de trois décennies.

Mais le procureur général Krister Petersson a déclaré qu’en raison de la mort d’Engström, aucune charge ne pouvait être retenue et que l’affaire était close.

Palme a été abattu dans la soirée du 28 février 1986, après avoir quitté un cinéma de Stockholm avec sa femme, après avoir congédié ses gardes du corps pour la soirée.

Il a été abattu d’une balle dans le dos par son agresseur, qui a fui les lieux et a laissé l’homme de 59 ans mourir dans une mare de sang sur le trottoir.

Engström s’est présenté à la police comme témoin au début de l’enquête.

Dans la série Netflix en cinq parties, basée sur le livre primé en 2018 du journaliste d’investigation Thomas Pettersson, Engström, alors âgé de 52 ans, est représenté en train de tirer sur Palme, puis de couvrir ses actes en se faisant passer pour un témoin.

Ce portrait a suscité la controverse en Suède.

Netflix a défendu la série comme étant une dramatisation fictive inspirée du livre de Pettersson. Un texte à la fin de chaque épisode dit exactement cela, et note qu’il n’a pas été prouvé qu’Engström était le meurtrier.

L’identité de la personne qui a déposé la plainte pour diffamation est confidentielle, a déclaré mardi à l’AFP le bureau du Chancelier de la Justice.

Margareta, l’ex-femme d’Engström, a critiqué la façon dont la série l’a dépeinte, déclarant au radiodiffuseur public SVT que la suggestion de la série qu’elle en savait plus qu’elle ne le laissait entendre sur l’implication de son mari était une “attaque personnelle”.

Cependant, elle a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de s’attaquer à Netflix, affirmant que “ce serait un cauchemar et que cela coûterait beaucoup d’argent” d’engager des avocats.

Selon la loi suédoise, vous pouvez être poursuivi en justice pour diffamation d’un mort, si cela porte préjudice à des proches ou déshonore la réputation du défunt. Mais la barre est placée très haut pour porter plainte, ce qui est relativement rare.

L’expert juridique Mårten Schultz a souligné dans un article du journal Svenska Dagbladet que le Chancelier de la Justice ne poursuit que les crimes qui ont été commis dans des médias protégés par la constitution, ce qui signifie pour les médias numériques qu’ils doivent avoir demandé un certificat d’édition suédois. Il a noté qu’il semblait que Netflix ne l’avait pas fait, auquel cas il s’agit d’une affaire pour un procureur ordinaire.

Netflix fait face à un certain nombre de procès en diffamation pour d’autres séries, y compris le succès de 2015 Making a Murderer.

Le procureur général Petersson a également été critiqué l’année dernière pour avoir nommé publiquement un suspect décédé, mais a déclaré que l’intérêt du public pour cette affaire justifiait sa décision.

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