Mme Merkel ne regrette pas les accords gaziers conclus par l’Allemagne avec la Russie.

La dépendance de l’Allemagne à l’égard de l’énergie russe a été exposée comme un talon d’Achille pour Berlin à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Pourtant, lorsqu’elle était chancelière de la plus grande économie d’Europe, Mme Merkel a déclaré que l’Allemagne devait augmenter ses importations de gaz pour combler un déficit énergétique alors qu’elle réduisait son utilisation de l’énergie nucléaire.

“Il était également très rationnel et compréhensible de s’approvisionner en gaz par gazoducs en provenance de Russie, qui était moins cher que le GNL (gaz naturel liquéfié) provenant d’autres pays du monde comme les États-Unis, l’Arabie saoudite ou le Qatar”, a-t-elle déclaré aux journalistes à Lisbonne.

“Même pendant la guerre froide, la Russie était un fournisseur d’énergie fiable”, a noté Mme Merkel, qui a grandi derrière le rideau de fer dans l’Allemagne de l’Est communiste.

“Et à cet égard, je ne regrette pas du tout mes décisions. Au contraire, je crois que c’était correct dans la perspective de l’époque.”

Elle a également rejeté les spéculations selon lesquelles sa volonté de conclure des accords avec le président Vladimir Poutine était une tentative de changer la Russie en utilisant le commerce.

“Je n’ai jamais cru qu’il était possible de changer les choses par le commerce, mais il y avait certainement une connexion par le commerce”, a-t-elle déclaré.

Respect pour Zelensky

Mme Merkel était dans la capitale portugaise pour présider le jury du prix Gulbenkian pour l’humanité.

L'”agression brutale” de la Russie contre l’Ukraine a nécessité un changement dans la manière dont l’Allemagne traite Moscou, a ajouté Mme Merkel – et “le nouveau gouvernement s’y emploie”.

L’ancienne chancelière allemande a quitté la scène politique en décembre 2021 après quatre mandats consécutifs à la tête de l’Allemagne, en tant que leader mondial très respecté.

À peine deux mois plus tard, son héritage a été terni par la guerre de la Russie en Ukraine.

Elle et sa coalition de conservateurs et de sociaux-démocrates ont été particulièrement critiquées pour les accords énergétiques qui ont rendu l’Allemagne dépendante de la Russie pour 55 % de son approvisionnement en gaz.

Son soutien au gazoduc controversé Nord Stream 2, qui devait doubler les livraisons de gaz russe à l’Allemagne, a également irrité ses alliés pendant longtemps.

Le projet a été mis en veilleuse par l’actuel chancelier Olaf Scholz fin février en raison de l’agression de la Russie.

Mme Merkel n’a fait qu’une poignée d’apparitions publiques depuis qu’elle s’est retirée de la vie politique, mais elle a vivement condamné la guerre de Poutine.

Elle a également déclaré qu’elle avait le “plus grand respect” pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky.