L’été 2022 en Espagne sera “l’un des plus cool du reste de notre vie”.

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C’est la brève mais alarmante évaluation de ce que la canicule de neuf jours en Espagne a signifié en termes de pertes de vies humaines, de nature, de récoltes, de maisons et plus encore.

Et si ce n’était que le début d’une situation qui ne cesse de s’aggraver ?

“Cet été, bien qu’il s’avère extrêmement chaud, sera probablement l’un des étés les plus frais qu’il nous reste pour le reste de notre vie”, a déclaré l’écologiste Fernando Valladares à la chaîne de télévision nationale espagnole RTVE.

Valladares est membre du Conseil national de la recherche espagnol, la plus grande institution publique dédiée à la recherche en Espagne et la troisième plus grande en Europe.

“Nous avons lancé des avertissements à ce sujet depuis un certain temps déjà. Nous avons dit que nous devions réduire les émissions de gaz mais, loin de là, nous avons continué à les augmenter”, a ajouté M. Valladares.

“Les records de chaleur vont continuer à être battus.

“On disait autrefois que les gens mouraient plus souvent de froid extrême et que, pour cette raison, il était nécessaire d’avoir plus de chauffage central, mais la différence de mortalité due à des causes liées à la chaleur se rapproche du nombre de décès dus au froid extrême, car les hivers sont de plus en plus chauds et les étés de plus en plus intenses”.

L’Espagne a connu 106 vagues de chaleur depuis 1975, mais elles commencent plus tôt dans l’année, deviennent plus fréquentes et durent plus longtemps.

Cette année, le mois de mai a été le plus chaud en Espagne depuis un siècle, avec des températures supérieures à 40°C dans certaines régions.

Juin a été le cinquième mois le plus sec depuis 100 ans et le quatrième avec les températures moyennes les plus élevées depuis le début des relevés.

2022 a également connu la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée en Espagne, qui a débuté le 11 juin et a duré huit jours.

Le vendredi 15 juillet, 150 personnes sont mortes pour des raisons attribuées à la chaleur extrême, le plus haut bilan quotidien jamais enregistré.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a demandé lundi que les mesures environnementales soient inscrites dans un Pacte d’État, ce qui, techniquement, garantirait que la lutte contre le changement climatique soit prise plus au sérieux, quel que soit le parti politique au pouvoir en Espagne.

Les agriculteurs espagnols soutiennent toute mesure visant à prévenir les incendies de forêt pendant les périodes de chaleur extrême, car beaucoup se sont plaints d’un manque de ressources et de main-d’œuvre pour éteindre les flammes pendant la dernière vague de chaleur.

Pour Valladares, “il n’est jamais trop tard” pour introduire une telle mesure, tout en soulignant que “le système de santé, la physiologie humaine elle-même et les agences météorologiques ont déjà peu de marge de manœuvre pour s’améliorer et s’adapter davantage” aux problèmes croissants liés à la chaleur extrême en Espagne.