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Suisse

Les points chauds du Covid : Pourquoi la situation de la Suisse est “extrêmement défavorable”.

En cette fin d’année, la Suisse enregistre le plus grand nombre de cas de Covid de son histoire. Voici où se situent les points chauds du moment.

Mercredi, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a enregistré 17 634 nouveaux cas de coronavirus, soit le plus grand nombre d’infections quotidiennes jamais enregistré. Il s’agit d’un bond significatif par rapport aux 11 167 contaminations déjà élevées signalées il y a sept jours.

Parmi ses voisins, la Suisse occupe la deuxième place en termes de taux d’infection, derrière la France mais bien au-dessus de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Autriche.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette évolution épidémiologique “est extrêmement défavorable”, selon Patrick Mathys, chef de la section gestion de crise de l’OFSP.

L’une des raisons majeures d’une telle augmentation exponentielle est la propagation rapide de la variante Omicron, qui, selon les experts, est plus transmissible et contagieuse que les variantes existantes.

Omicron est maintenant la variante la plus répandue en Suisse, représentant 57,8 % de tous les cas de Covid et supplantant la variante Delta qui dominait auparavant.

Voici à quoi ressemble la situation épidémiologique actuelle :

Avec 1 531,4 cas pour 100 000 habitants – contre 1 414,2 il y a une semaine – l’incidence globale au cours des 14 derniers jours est à nouveau en hausse.

Les taux les plus élevés, qui dépassent largement la moyenne nationale, se situent à Obwald (2 456,1), Genève (2 360,2), au Tessin (2 098,9), dans le Jura (2 066,2), en Valais (1 952,3) et dans le canton de Vaud (1 903,2).

Comme le montre la carte ci-dessous, il y a encore un mois, les cantons francophones et le Tessin n’étaient pratiquement pas touchés par la hausse des taux de contamination, la plupart des poches d’infection étant concentrées dans l’est et le centre de la Suisse. Ces dernières semaines, cependant, la vague d’infections s’est étendue vers l’ouest.

Et Omicron devrait faire encore plus de dégâts : ” un nombre de cas dépassant 20 000 par jour d’ici la deuxième semaine de janvier est un scénario plausible “, selon la dernière analyse de l’évolution épidémiologique du pays par la Task Force Covid-19.

En termes d’hospitalisations, les cantons centraux d’Obwald, Nidwald et Schwyz, ainsi que Genève, présentent le taux le plus élevé d’admissions hospitalières par habitant.

En ce qui concerne les unités de soins intensifs, 315 lits sont occupés par des patients Covid, qui constituent 36,5 % de tous les patients des unités de soins intensifs en Suisse.

Par canton, le taux d’occupation des lits de soins intensifs par des cas de coronavirus est le plus élevé à Soleure (87,5 %), Schaffhouse (66,7 %) et Neuchâtel (60 %).

Cependant, ces données datent de plusieurs jours au moins et plusieurs hôpitaux tirent la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation.

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le plus grand établissement médical de Suisse, s’attendent à être “sous très forte tension” jusqu’à la fin du mois de février, selon son directeur, Bertrand Levrat.

Les hôpitaux de Zurich, Soleure, Lucerne et Fribourg ont également mis en garde contre la surpopulation des unités de soins intensifs, chacun d’entre eux ayant enregistré un taux d’occupation supérieur à 90 % le 28 décembre.

La majorité des patients de Covid ne sont pas vaccinés, comme l’indique ce tableau de l’OFSP.

Et le taux de mortalité ?

Contrairement au nombre d’infections et d’hospitalisations, les décès liés au Covid n’ont pas augmenté.

Ce graphique de l’OFSP montre comment le nombre de décès dus au coronavirus pour 100 000 personnes a diminué entre le 15 et le 28 décembre.

Le fait que moins de personnes meurent du Covid est dû à la vaccination, selon Julien Riou, épidémiologiste à l’Université de Berne.

“Les vaccins sont très efficaces pour prévenir 90 à 95 % des cas graves et des décès. Donc les personnes les plus à risque actuellement sont les personnes vulnérables et les non-vaccinés”, a-t-il déclaré.

Quelles mesures le Conseil fédéral va-t-il prendre alors que les infections continuent de grimper en flèche ?

Ce n’est pas certain à ce stade.

Les mesures actuelles, telles que le certificat Covid, ainsi que et les règles, sont censées rester en place jusqu’au 24 janvier au moins mais pourraient, selon la situation épidémiologique, être prolongées.

Entre-temps, si le ministre de la Santé Alain Berset a déclaré mercredi que “le moment n’est pas encore venu pour le Conseil fédéral de prendre de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie”, il a précisé que “le prochain paquet de mesures, qui comprend des fermetures, est prêt”.

“Le Conseil fédéral peut réagir très rapidement, dès que des données précises sur la virulence de la variante Omicron seront disponibles”, a ajouté M. Berset.

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