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Allemagne

Les marchés de Noël allemands dans les limbes alors que Covid refait surface

Le vin chaud coule à flot et les châtaignes sont prêtes à être grillées, mais avec la recrudescence des cas de Covid-19, la saison des fêtes est en suspens pour les célèbres marchés de Noël allemands.

Alors que le gouvernement se démène pour répondre à l’augmentation spectaculaire des infections au cours des deux dernières semaines, certains marchés traditionnels ont déjà été annulés, tandis que d’autres attendent toujours nerveusement des décisions.

Le Striezelmarkt de Dresde, le plus ancien marché de Noël d’Allemagne qui attire environ trois millions de visiteurs par an, devrait ouvrir le 22 novembre.

Les exposants ont déjà construit leurs cabanes en bois et sont occupés à accrocher des décorations et à assembler des figurines en bois. Mais ils risquent de devoir tout démonter à tout moment.

“Je ne peux pas décrire ce que nous vivons en ce moment”, explique à l’AFP Karin Hantsche, qui vend du pain d’épice traditionnel sur le marché depuis 32 ans. “Nous ne dormons pas la nuit, nous sommes tellement nerveux et tendus”.

L’État de Saxe a déclaré que les marchés pouvaient se poursuivre, mais les autorités locales de Dresde doivent se réunir le 25 novembre et pourraient avoir un avis différent.

Le gouvernement central et les dirigeants des 16 États allemands doivent également se rencontrer cette semaine pour discuter de nouvelles mesures nationales.

Montée en flèche des infections

Compte tenu du taux d’incidence de 7 jours dans le pays, ils devraient convenir de nouvelles restrictions telles que la limitation des grands rassemblements aux personnes vaccinées ou ayant récupéré de la maladie.

Mais ces règles seraient impossibles à mettre en œuvre au Striezelmarkt, qui n’a pas de clôture d’enceinte ni de contrôle des entrées.

Le Striezelmarkt de Dresde en cours d’installation au début du mois de novembre. Photo : picture alliance/dpa/dpa-Zentralbild Sebastian Kahnert

Pour Hantsche, dont l’entreprise réalise 50 % de ses revenus pendant la période de Noël, la fermeture du marché serait un désastre.

“Tout le monde ne survivra pas à cela, et pour moi, je ne peux pas encore le dire”, dit-elle.

“Nous sommes prêts à licencier à nouveau tout le monde immédiatement si la situation de pandémie l’exige. Mais nous avons besoin d’une forme de compensation des coûts, et pour l’instant nous ne l’avons pas.”

Les marchés de Noël sont un rendez-vous annuel en Allemagne depuis le 15e siècle, lorsque les artisans et les boulangers ont reçu une permission spéciale pour vendre leurs produits sur les places des villes à l’approche de Noël.

Avant la pandémie, les marchés attiraient environ 160 millions de visiteurs par an et généraient des revenus de trois à cinq milliards d’euros (3,4 à 5,6 milliards de dollars), selon l’association professionnelle des exposants BSM.

Mais la plupart des villes allemandes ont annulé leurs marchés de Noël l’année dernière lorsque les cas de Covid-19 ont commencé à se multiplier, malgré les pertes financières.

Munich, mardi

Étals fermés dans un marché de Noël en construction à Munich.
Stands fermés dans un marché de Noël en construction à Munich. Le marché a été annulé. Photo : picture alliance/dpa Sven Hoppe

Des nuits sans sommeil

D’autres prévoient de poursuivre leurs activités, mais avec des restrictions : à Leipzig, l’alcool sera interdit, tandis qu’à Nuremberg, le marché sera réduit et réparti sur plusieurs sites.

Markus Harich, qui vend du vin chaud traditionnel et d’autres boissons au Striezelmarkt depuis 30 ans, met la dernière main à sa cabane en bois.

“Nous sommes dans une situation très difficile en ce moment”, dit-il. “Nous ne savons pas ce qui va se passer ensuite. Est-ce que nous allons ouvrir ? Est-ce que les règlements seront modifiés ?”

Lui aussi a passé des “nuits blanches” à s’inquiéter de l’avenir de son entreprise. “Les marchandises sont commandées, mais personne ne nous donne d’informations… Pour l’instant, nous avons vraiment été laissés seuls dans le vide.”

Ulrich Pötschke, qui vend des objets d’art traditionnels de la région allemande d’Erzgebirge, passe la majeure partie de l’année à préparer les fêtes de fin d’année, car “le commerce le plus important pour nous est celui de Noël”.

“Nous entendons chaque jour des nouvelles différentes quant à la tenue du marché, c’est donc une situation très, très difficile pour les commerçants”, dit-il.

Par Femke Colborne

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