Le prochain parti au parlement danois pourrait-il être dirigé par l’IA ?

Lancé fin mai par le collectif d’artistes Computer Lars, leSynthetic Party veut toucher les quelque 15 % de Danois qui n’ont pas exercé leur droit de vote lors de la précédente élection en 2019.

Le parti estime qu’ils n’ont pas voté parce qu’aucun des partis traditionnels ne les a séduits.

En analysant toutes les publications écrites des partis marginaux danois depuis 1970, l’IA du Parti synthétique a élaboré un programme qui, selon elle, représente “les visions politiques de la personne de tous les jours”, a déclaré à l’AFP l’un des membres du collectif, Asker Bryld Staunaes.

Le parti “part d’une analyse de l’optimisation du système de vote au Danemark”, a-t-il ajouté.

Il s’agit également d’une réponse ironique aux centaines de petits partis créés au fil des ans, dont certains sont davantage fondés sur la dérision ou la critique de la société que sur une véritable politique.

Le Danemark compte actuellement 230 micro-partis de ce type, dont le Parti synthétique.

“C’est une façon d’imiter et de simuler le processus politique dans son ensemble, mais en s’opposant directement à l’appareil législatif, à l’application de la politique et aux droits des organisations”, a déclaré Bryld Staunaes.

Parmi les propositions du parti figure l’introduction d’un revenu de base universel de 100 000 couronnes par mois, soit plus du double du salaire danois moyen.

Le parti soutient également l’ajout d’un 18ème objectif de développement durable des Nations Unies qui permettrait “aux humains et aux algorithmes de coexister plus directement qu’aujourd’hui”, a déclaré Bryld Staunaes.

Il reste à voir si le parti a suffisamment de soutien pour se présenter au vote de 2023 – il a besoin de 20 182 signatures pour le faire et n’en a actuellement que quatre, selon les données électorales officielles.

Mais s’il parvient à obtenir un siège au Parlement, il prévoit d’utiliser son mandat pour associer l’IA au travail effectué par les membres de l’assemblée.

“L’idée… est de prendre cette énorme force politique et économique (les algorithmes)… pour essayer de l’inscrire dans le système politique traditionnel”, a déclaré Bryld Staunaes.

Actuellement, “nous n’avons aucun moyen de traiter les humains et l’IA dans un cadre démocratique”, a-t-il ajouté.

Les gens peuvent interagir directement avec l’IA du parti sur la plateforme de messagerieDiscord via des chatbots.

Le parti prévoit d’organiser son premier meeting électoral “pour un public humain” en septembre.