Le populaire président sortant Steinmeier envisage un nouveau mandat de président allemand

Le social-démocrate, âgé de 66 ans, a été deux fois ministre des Affaires étrangères dans le cabinet d’Angela Merkel, se retirant de ses fonctions de plus haut diplomate de l’Allemagne pour assumer le rôle cérémonial de chef d’État en 2017.

Avec ses cheveux blancs comme la neige, ses lunettes rondes et son sourire à fossettes, cet avocat de formation est devenu l’un des hommes politiques les plus populaires et les plus fiables d’Allemagne.

Le rôle présidentiel est un “honneur” et un “énorme défi”, a déclaré M. Steinmeier en mai de l’année dernière en annonçant son désir de rester en fonction jusqu’en 2027.

L’ancien ministre des affaires étrangères s’est imposé comme la conscience de la nation, intervenant parfois dans des débats politiques et prenant la parole lors de cérémonies commémoratives.

Il a mis en garde à plusieurs reprises contre la menace croissante de l’extrémisme de droite en Allemagne et a critiqué les scènes à l’aéroport de Kaboul après la chute de la ville comme étant “honteuses pour l’Occident politique”.

Le mandat de Steinmeier a été marqué par l’apparition de la pandémie de coronavirus en Allemagne au début de l’année 2020, le président jouant parfois le rôle d’arbitre moral dans les débats publics sur les questions de santé.

Au début de l’année, M. Steinmeier a organisé un débat public entre des experts de la santé et les sceptiques du vaccin contre le coronavirus, une minorité bruyante dans le pays qui est de plus en plus descendue dans la rue pour protester contre les règles relatives au coronavirus.

Second mandat

L’élection présidentielle, qui se tient normalement dans le bâtiment du Bundestag, aura lieu à la Paul Loebe Haus, un complexe de bureaux post-moderne situé en face de la Chancellerie, dans le centre de Berlin, afin de répondre aux exigences de distanciation en cas de pandémie.

Le président est élu par la Convention fédérale, une assemblée unique composée de députés et d’un nombre égal de délégués des États, ce qui porte le nombre total à près de 1 500.

Parmi les délégués, on trouve un certain nombre de personnalités, dont le milieu de terrain du Bayern Munich et de l’équipe nationale allemande, Leon Goretzka, choisi par le SPD bavarois.

Avec le soutien de tous les partis de la coalition gouvernementale actuelle, y compris les sociaux-démocrates de Steinmeier, les Verts et le FDP libéral, ainsi que le soutien des conservateurs de l’opposition (CDU-CSU), le président sortant devrait remporter le vote confortablement.

Trois autres candidats ont été désignés par l’AfD (extrême droite), le parti Linke (extrême gauche) et le Freie Waehler, qui fait partie de la coalition au pouvoir en Bavière.

Les présidents peuvent briguer un maximum de deux mandats en Allemagne, mais Steinmeier, qui devrait être réélu, ne serait que le quatrième à le faire.

Le rôle du président en Allemagne est essentiellement symbolique, le titulaire de la fonction agissant comme un homologue constitutionnel du chef du gouvernement, actuellement le chancelier Olaf Scholz, un camarade social-démocrate.