L’Allemagne avertit la Russie du “coût élevé” de l’agression en Ukraine

Lors d’un appel téléphonique jeudi soir, les deux dirigeants ont convenu que “toute nouvelle agression militaire de la Russie contre l’Ukraine doit être évitée”, a déclaré la chancellerie allemande dans un communiqué.

Downing Street a déclaré que Scholz et Johnson avaient “partagé leur profonde inquiétude face à l’action déstabilisante en cours de la Russie en Ukraine, et ont déclaré que toute invasion en Ukraine serait une grave erreur stratégique”.

“Le premier ministre a souligné l’importance pour les alliés de l’OTAN de travailler ensemble à une réponse coordonnée”, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les craintes s’intensifient qu’un conflit majeur puisse éclater en Europe alors que des dizaines de milliers de soldats russes se massent à la frontière de l’Ukraine, avec un arsenal de chars, de véhicules de combat, d’artillerie et de missiles.

Dans une tentative de désamorcer les pires tensions entre la Russie et l’Occident depuis des décennies, le secrétaire d’État américain Antony Blinken effectue une tournée diplomatique éclair qui l’a conduit à Berlin jeudi avant une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov à Genève vendredi.

S’adressant aux journalistes à Berlin, M. Blinken a prévenu que la Russie risquait de faire revivre la dangereuse ère de division de l’Europe de la guerre froide en menaçant l’Ukraine.

“Permettre à la Russie de violer ces principes en toute impunité nous ramènerait tous à une époque beaucoup plus dangereuse et instable, lorsque ce continent, et cette ville, étaient divisés en deux… avec la menace d’une guerre totale au-dessus de nos têtes”, a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis et leurs alliés ont averti Moscou des graves conséquences si “n’importe laquelle” des troupes massées à la frontière venait à franchir la frontière ukrainienne.

Graves conséquences

Aux côtés de M. Blinken, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exhorté la Russie à “prendre des mesures de désescalade”.

“Toute nouvelle position agressive, toute nouvelle agression, aurait de graves conséquences”, a-t-elle déclaré. “Rien de moins n’est en jeu que la préservation de l’ordre de paix européen”.

Baerbock a ajouté que les alliés occidentaux n’hésiteraient pas à agir, même si cela incluait des mesures qui “pourraient avoir des conséquences économiques pour nous-mêmes”.

Le gazoduc Nord Stream 2, récemment achevé – mais pas encore certifié – qui devrait doubler l’approvisionnement en gaz russe de l’Allemagne, a longtemps été considéré comme une monnaie d’échange possible dans la crise.

Bien que l’Allemagne ait précédemment insisté sur le fait que le gazoduc n’était qu’un projet commercial et ne devait pas être arrêté pour des raisons politiques, le chancelier Olaf Scholz a récemment déclaré que “tout” était sur la table.

Moscou insiste sur le fait qu’elle n’a pas l’intention d’envahir l’Ukraine, mais a en même temps posé une série d’exigences en matière de sécurité – y compris l’interdiction pour l’Ukraine de rejoindre l’OTAN – en échange d’une désescalade.

A Londres, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que toute incursion russe en Ukraine “serait un désastre pour le monde”.