Connect with us

Allemagne

La fête du cinéma à Berlin est lancée alors que la vague Omicron atteint son apogée

Festival du film de Berlin

Un homme nettoie la zone bouclée du festival du film de Berlinale dans la nuit du 10 février. Photo : picture alliance/dpa Annette Riedl

Les organisateurs de l’événement, qui a débuté en 1951 en tant que vitrine culturelle de la guerre froide pour la capitale allemande divisée, affirment qu’un ensemble de précautions permettra de garantir la sécurité du public qui pourra voir les derniers films du monde entier.

Le directeur artistique Carlo Chatrian a défendu sa décision contre les accusations d’irresponsabilité à ce stade de la pandémie, affirmant que l’expérience cinématographique commune était cruciale pour l’industrie meurtrie, ainsi que pour la société en général.

“Voir un film dans une salle de cinéma, être capable d’entendre des respirations, des rires ou des chuchotements à côté de soi – même avec une distance sociale correcte – contribue de manière vitale non seulement au plaisir du visionnage, mais aussi au renforcement de la fonction sociale du cinéma”, a-t-il déclaré.

Huppert à l’honneur

La Berlinale s’ouvrira avec “Peter von Kant”, une adaptation inversée du classique de Rainer Werner Fassbinder “Les larmes amères de Petra von Kant”.

Le film du célèbre réalisateur français François Ozon met en vedette Denis Menochet, Isabelle Adjani et Hanna Schygulla, aujourd’hui âgée de 78 ans, qui jouait la jeune séductrice cruelle dans l’original.

Le film figure parmi les 18 films en lice pour les Ours d’or et d’argent du festival, qui seront remis le 16 février.

Le réalisateur américain d’origine indienne M. Night Shyamalan (“Le Sixième Sens”) dirige le jury, qui comprend le Japonais Ryusuke Hamaguchi, dont le film “Drive My Car” est maintenant nommé pour quatre Oscars.

Sept des cinéastes en compétition sont des femmes.

Le festival décernera également un Ours d’or honorifique pour l’ensemble de sa carrière à la légende du cinéma français Isabelle Huppert.

Berlin se classe avec Cannes et Venise parmi les plus grands festivals de cinéma d’Europe et se targue d’être le plus accueillant pour le grand public, en vendant des milliers de billets pour les premières sur tapis rouge et les projections dans toute la ville.

L’année dernière, la compétition de la Berlinale s’est déroulée strictement en ligne, au moment même où les premiers vaccins étaient distribués dans toute l’Europe.

Elle a décerné le premier prix à une satire roumaine sur l’hypocrisie de l’ère pandémique, “Bad Luck Banging or Loony Porn”, sur un professeur dont la sex tape se retrouve sur Internet.

Irresponsable”, “arriéré” ?

Cette fois, l’événement projettera environ 250 films, soit un quart de moins que les années précédentes, avec une capacité de cinéma limitée ainsi que des exigences en matière de vaccins, de tests et de masques et une durée de compétition plus courte, alors que l’Allemagne enregistre plus de 150 000 nouveaux cas de coronavirus par jour.

Les médias locaux ont critiqué la décision d’aller de l’avant.

Le Berliner Morgenpost a mis en garde contre une “catastrophe” si le festival se transformait en un “événement de grande envergure”, tandis que l’hebdomadaire Die Zeit a qualifié d'”irresponsable” et de “rétrograde” le fait de ne pas avoir de programme en ligne.

Scott Roxborough, chef du bureau Europe du Hollywood Reporter, a également remis en question le choix du festival, estimant qu’il découlait d’une profonde inquiétude quant à l’avenir de la fréquentation des salles de cinéma.

“Les gens sont encore très incertains de ce à quoi ressemblera l’industrie après Corona”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Palais de la Berlinale

Une jeune femme se fait tester pour le Covid devant le Berlinale Palast. Photo : picture alliance/dpa/dpa-Zentralbild Britta Pedersen

“La plupart des cinémas auront rouvert ou partiellement rouvert, mais nous n’avons toujours pas vu un véritable rebond des films d’art et d’essai, des films indépendants, comme beaucoup de gens l’avaient espéré.”

Les grands cinéastes et les stars sont attendus dans la capitale allemande. La Française Claire Denis présentera en avant-première “Both Sides of the Blade” avec Juliette Binoche et Vincent Lindon, le lauréat de Cannes de l’an dernier, le film féministe choc “Titane”.

La scénariste de “Carol” Phyllis Nagy présentera son drame sur le droit à l’avortement “Call Jane” avec Elizabeth Banks et Sigourney Weaver.

Paolo Taviani, 90 ans, qui a remporté l’Ours d’or il y a dix ans avec son défunt frère Vittorio avec “César doit mourir”, dévoilera “Leonora Addio” sur le meurtre d’un jeune immigrant sicilien à Brooklyn.

Et l’Indonésienne Kamila Andini sera la première femme d’Asie du Sud-Est en compétition, avec “Before, Now and Then” sur une réfugiée de guerre qui se lie d’amitié avec la maîtresse de son mari.

Par Deborah Cole

Continue Reading
You may also like...

To Top