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Espagne

Epidémie ou septième vague ? Les experts de la santé sont divisés face à l’augmentation des cas de Covid en Espagne.

Epidémie ou septième vague ? Les experts de la santé sont divisés face à l'augmentation des cas de Covid en Espagne.

Certains experts de la santé s’opposent à la décision du gouvernement espagnol de ne pas compter toutes les infections au Covid dans le pays et de lever la quarantaine pour les cas positifs (Photo : Pau BARRENA / AFP).

Trois semaines après la fin des vacances de Pâques et la levée de l’obligation de porter un masque à l’intérieur des habitations en Espagne, le taux d’infection au Covid chez les plus de 59 ans a considérablement augmenté, ce qui, pour la plupart des experts de la santé, était prévisible.

Il a doublé par rapport au 1er avril – passant de 459 cas pour 100 000 à 813 pour 100 000 – et bien que les hospitalisations dues au Covid aient augmenté de 78 % en un mois, la pression sur les hôpitaux reste stable.

Le ministère de la santé a en effet décidé en mars dernier de ne plus demander aux régions les données relatives aux infections chez les moins de 60 ans.

Cela fait partie du plan du gouvernement espagnol visant à gérer le Covid-19 de la même manière que d’autres maladies endémiques telles que la grippe saisonnière.

Ces dernières semaines, l’accent a été mis sur la levée des restrictions concernant le Covid, sur le fait de ne pas compter et signaler toutes les infections au Covid aussi fréquemment et rigoureusement et de ne garder un œil que sur les personnes âgées et vulnérables. En un mot, retour à la vie d’avant le coronavirus.

Mais pour certains épidémiologistes, les 55 578 nouvelles infections et les 234 décès dus au Covid au cours de la semaine écoulée sont révélateurs du fait que le virus fait toujours rage et que la fin des règles du Covid est peut-être arrivée trop tôt.

“Nous ne sommes pas confrontés à une vague silencieuse de la pandémie. Nous marchons les yeux bandés vers une nouvelle vague, nous ne voulons pas la voir et nous ne voulons pas la nommer”, a déclaré Daniel López-Acuña, ancien directeur des urgences à l’Organisation mondiale de la santé, à la chaîne publique RTVE.

Il y a une augmentation considérable du taux d’infection, et une augmentation du taux d’infection soutenue dans le temps est une nouvelle vague, qu’on veuille l’appeler ainsi ou non “, a ajouté M. López-Acuña, affirmant que si l’incidence chez les moins de 60 ans était également analysée, ” nous verrions le même taux d’infection ou plus “.

L’épidémiologiste Quique Bassat soutient que, bien que les experts de la santé parlent d’une septième vague, “ce que nous ne savons pas, c’est combien de temps cela va durer et si c’est le début de ce qui finira par être une septième vague, ou si c’est vraiment juste une nouvelle épidémie.”

Pour M. Bassat, régulièrement interviewé sur La Sexta et Antena 3, l’augmentation des cas après les fêtes de Pâques et le retrait des masques à l’intérieur est “ce à quoi on s’attendait”, mais cela “ne signifie pas que la population doit avoir peur” et il “n’est pas nécessaire de changer la stratégie actuelle” du ministère de la Santé.

“La pression sur les soins de santé est ce qui doit déterminer si nous devons faire un pas en arrière dans la désescalade des mesures Covid-19”, conclut M. Bassat.

Il est clair que l’approche du gouvernement espagnol à ce stade de la pandémie fait l’objet de diverses opinions au sein de la communauté scientifique.

Certains experts de la santé, comme l’immunologiste Matilde Cañelles du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC), considèrent qu’il est “irresponsable” d’arrêter la quarantaine pour les cas positifs et de ne pas compter les infections alors qu’il y a encore 30 personnes qui meurent du Covid chaque jour en Espagne.

D’autres adoptent une approche plus pragmatique et demandent que la quatrième dose (deuxième rappel) du vaccin de rappel Covid-19 soit proposée aux plus de 80 ans dans le pays, comme cela a été suggéré précédemment, car le taux d’infection dans ce groupe dépasse désormais la barre des 1 000 pour 100 000.

Pour l’épidémiologiste Oriol Mitjà, conseiller du gouvernement catalan pour le Covid-19, les prochaines semaines permettront de mieux comprendre l’ampleur de cette vague de coronavirus.

“Omicron est une variante avec un échappement au vaccin et avec le potentiel d’infecter jusqu’à 60-70% de la population. 30 % ont été infectés à Noël, 30 % vont l’éviter et 30 % peuvent être infectés maintenant”, a tweeté Mitjà.

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