Des responsables politiques de l’UE critiquent le Danemark pour sa politique de retour des réfugiés syriens

Le ministre de l’immigration et de l’intégration Mattias Tesfaye était jeudi au Parlement européen à Bruxelles pour assister à une commission des droits civils de l’UE sur la politique du Danemark de renvoyer certains réfugiés syriens dans la région de Damas.

La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures de l’UE (LIBE) a convoqué Tesfaye à l’audience.

Au milieu de l’année 2020, le Danemark est devenu le premier pays de l’Union européenne à réexaminer le cas d’environ 500 Syriens originaires de Damas, qui est sous le contrôle du régime de Bachar el-Assad, affirmant que “la situation actuelle à Damas n’est plus de nature à justifier un permis de séjour ou la prolongation d’un permis de séjour”.

Malgré une vague de critiques danoises et internationales, le ministère de Tesfaye a refusé de céder.

“Comment voulez-vous qu’ils (les réfugiés) s’intègrent au Danemark avec la menace d’être renvoyés ?”, a demandé à Tesfaye l’eurodéputée néerlandaise Sophie in ‘t Veld, du groupe centriste Renew, selon le rapport du fil d’information danois Ritzau.

Plusieurs membres de la commission LIBE ont déclaré qu’ils pensaient que le Danemark faisait preuve d’un manque de solidarité avec les autres pays de l’UE avec cette politique, car les réfugiés au Danemark étaient plus susceptibles de demander l’asile ailleurs dans l’UE que de retourner en Syrie.

“Tout ce que fait votre politique est d’envoyer un signal aux Syriens qu’ils ne sont pas les bienvenus au Danemark”, a déclaré Cyrus Engerer, député social-démocrate maltais, selon Ritzau.

Un autre eurodéputé, Tineke Strik, de l’alliance des Verts, a qualifié les politiques menées par le gouvernement social-démocrate danois d’abaissement moral.

Tesfaye a déclaré lors de l’audition que l’UE doit changer son système d’asile pour empêcher le trafic de personnes.

“Nous devons nous assurer que c’est l’Europe qui contrôle les personnes qui entrent dans l’UE, et non les passeurs de clandestins “, a-t-il déclaré.

Le ministre danois a également répété l’affirmation du Danemark selon laquelle les Syriens peuvent retourner en toute sécurité dans certaines parties du pays, y compris à Damas.

Il a également évoqué le projet du Danemark d’ouvrir un centre de traitement des demandes d’asile dans un pays tiers. Le Rwanda a été signalé comme étant l’emplacement prévu d’un tel centre d’asile danois offshore.

Tesfaye a déclaré qu’il espérait que le projet danois inspirerait d’autres pays à prendre une mesure similaire, mais certains députés ont demandé comment le Danemark serait en mesure de garantir la protection des droits des demandeurs d’asile dans des lieux situés en dehors de l’UE.

Il a reçu le soutien d’autres eurodéputés au cours de l’audition, notamment Peter Kofod du Parti populaire danois anti-immigration et l’eurodéputé italien conservateur Nicola Procaccini.