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Covid-19 en Suisse : Pourquoi le nombre de décès parmi les vaccinés est mal interprété

Vous avez peut-être vu des messages sur les médias sociaux ou entendu des affirmations selon lesquelles les personnes vaccinées sont plus nombreuses à être décédées du coronavirus en Suisse et ailleurs que les personnes non vaccinées. Est-ce vraiment le cas – et que signifient ces chiffres ?

“Fin octobre, le virus a tué deux fois plus de personnes vaccinées que de personnes non vaccinées” : une statistique qui a circulé sur les réseaux sociaux entend prouver que le vaccin contre le Covid est inefficace.

Cette affirmation est en effet effrayante et peut remettre en cause la validité de la campagne de vaccination.

Ces chiffres sont toutefois sortis de leur contexte.

La comparaison des taux de mortalité entre les personnes vaccinées et non vaccinées sur la base des seuls chiffres bruts est trompeuse. En effet, il s’agit de groupes de taille différente, comprenant des personnes d’âge et d’état de santé différents.

Pour donner une image précise de la situation, il faut comparer la proportion de décès liés au Covid dans chaque groupe, et pas seulement les chiffres globaux.

Que penser de l’argument selon lequel le virus a tué deux fois plus de personnes vaccinées en Suisse – une affirmation qui s’est “répandue comme une traînée de poudre” sur les médias sociaux, selon le site d’information 20 Minutes.

En Suisse, 22 personnes décédées au cours des 10 derniers jours d’octobre n’étaient pas vaccinées, alors que 24 personnes décédées étaient vaccinées, il n’y a donc pas eu deux fois plus, mais deux de plus.

Mais ces chiffres n’ont pas beaucoup de sens en soi, car la proportion de personnes vaccinées est nettement supérieure à celle des personnes non vaccinées : près de 65 % contre environ 35 %, selon les données de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Ainsi, en tenant compte de la proportionnalité, 24 personnes sur environ 5,6 millions (toujours selon les chiffres de l’OFSP) sont bien moins nombreuses que 22 personnes sur environ 3 millions qui n’ont pas été vaccinées.

Ce graphique de l’OFSP montre que les taux de mortalité sont effectivement plus élevés chez les personnes non vaccinées que chez celles qui ont reçu les deux ou même une seule dose du vaccin.

Le facteur âge

En outre, un autre paramètre entre en jeu ici : l’âge.

Le nombre le plus élevé de décès a été enregistré chez les personnes de plus de 80 ans, dont près de 90 % avaient été vaccinées.

“Il y a eu, en termes de chiffres absolus, plus de décès dus au vaccin dans ce groupe d’âge au cours des dernières semaines”, a déclaré Daniel Dauwalder, porte-parole de l’OFSP, dans une interview accordée à 20 Minutes.

Cependant, les 10 % qui n’ont pas été vaccinés représentent environ 50 % des décès dans cette tranche d’âge.

Encore une fois, proportionnellement parlant, cela signifie que moins de personnes âgées vaccinées sont mortes du Covid que leurs homologues non vaccinées.

Selon M. Dauwalder, le taux de mortalité élevé chez les personnes âgées s’explique par le fait que la protection vaccinale diminue plus rapidement chez les personnes de plus de 75 ans, car elles ont été les premières à être vaccinées il y a près d’un an ; la protection vaccinale est censée durer au moins 12 mois, mais peut s’estomper plus rapidement chez les personnes âgées, “en particulier celles qui souffrent de maladies chroniques”.

Les autorités sanitaires espèrent remédier à cette situation en administrant des vaccins de rappel, en donnant la priorité aux personnes âgées de plus de 65 ans et à celles souffrant de maladies chroniques.

Les rappels devraient être mis à la disposition du grand public dans les prochains jours.

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