Connect with us

Suisse

Couvre-feu? La Suisse se prépare aux pénuries d’électricité imminentes

Couvre-feu? La Suisse se prépare aux pénuries d'électricité imminentes

Robert Gleitz de la société énergétique suisse Alpiq montre une turbine à la centrale électrique à accumulation par pompage de Nant de Drance au-dessus de Finhaut, en Suisse occidentale, le 17 août 2022. – La Suisse est l’un des pays les plus riches du monde, mais sa dépendance au gaz russe et au nucléaire français l’électricité – les deux sont rares – l’a préparée aux pénuries d’électricité et même aux coupures de courant cet hiver. Avec des centaines de centrales hydroélectriques réparties dans les Alpes, la Suisse produit plus qu’assez d’électricité pendant les mois d’été. Elle est cependant contrainte de se tourner vers les importations lorsque le froid s’installe. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)

Avec des centaines de centrales hydroélectriques réparties dans les Alpes, la Suisse produit plus qu’assez d’électricité pendant les mois d’été. Cependant, la nation enclavée est obligée de se tourner vers les importations lorsque le froid s’installe.

Ce n’est généralement pas un problème, mais cette année, avec la guerre en Ukraine et la réduction des livraisons de gaz à une grande partie de l’Europe par la Russie, la menace de graves pénuries d’électricité se profile.

Alors que d’autres pays européens en ressentent également les effets, la situation est particulièrement précaire en Suisse, qui ne dispose pas de son propre stockage de gaz.
installations.

Cela dépend généralement des importations en provenance de l’Union européenne environnante, et en particulier de l’électricité dérivée du gaz en provenance d’Allemagne, mais le bloc se méfie
sur son propre approvisionnement en électricité, la Suisse non membre se retrouve en queue de peloton.

Pour aggraver le problème, la France voisine a été contrainte d’arrêter la production de la moitié de ses réacteurs, principalement en raison de problèmes de corrosion, a déclaré à l’AFP Stéphane Genoud, professeur de gestion de l’énergie à l’université suisse HES-SO.

Berne s’est efforcée de développer les systèmes suisses de production et de stockage d’énergie, mais même l’inauguration le mois prochain d’un nouveau et puissant
Il est peu probable que la centrale hydroélectrique à accumulation par pompage permette d’éviter les problèmes cet hiver.

“Batterie géante”

L’usine de Nant de Drance est située dans une caverne à 600 mètres sous terre à 1 700 mètres d’altitude, à quelques kilomètres seulement du Mont Blanc, le plus haut sommet d’Europe occidentale. Contrairement aux systèmes hydroélectriques typiques, qui créent de l’énergie en libérant de l’eau d’un réservoir à travers des turbines, les systèmes de stockage par pompage ne manquent pas de jus lorsque le réservoir se vide.

Au lieu de cela, la centrale de Nant de Drance, située entre deux réservoirs, fonctionne “comme une batterie géante”, a déclaré Robert Gleitz, de la société énergétique suisse
Alpiq, actionnaire de référence de l’établissement.

Il produit de l’énergie de manière traditionnelle lors des pics de consommation en envoyant l’eau de la retenue supérieure du Vieux-Emosson plonger dans la retenue d’Emosson située en contrebas.

Mais lorsque la production d’énergie solaire et éolienne est élevée et que la demande d’électricité de la centrale est moindre, l’eau d’Emosson est pompée vers le réservoir supérieur, stockant l’électricité excédentaire générée.

“Lorsqu’il y a trop d’électricité dans le réseau, nous stockons l’eau dans le réservoir supérieur”, a déclaré Gleitz à l’AFP lors d’une visite de l’installation.

Il peut ainsi augmenter la production pendant les périodes de forte demande, comme en hiver, réduisant ainsi le besoin d’importer de l’électricité.

‘Risque élevé’

Mais Gleitz a averti que si la nouvelle usine aidera la Suisse à mieux résister à de brefs pics de consommation, elle n’aiderait guère face à
pénuries à long terme.

La centrale “complète utilement une production d’électricité renouvelable qui reste trop faible”, a déclaré Nicolas Wuthrich du groupe de préservation de la nature Pro Natura.

Cette organisation et d’autres déplorent depuis longtemps que la Suisse, qui s’est engagée à mettre hors service ses réacteurs nucléaires vieillissants, traîne les pieds dans sa transition vers les énergies renouvelables.

Le pays ne comptait que 37 éoliennes en 2020, tandis que les experts estiment qu’il en faudrait 750 pour atteindre l’objectif du gouvernement en matière d’énergies renouvelables à l’horizon 2050.

Interdictions

L’organisation suisse chargée d’assurer l’accès à l’énergie en temps de crise a averti fin 2021 qu’il y avait un “risque élevé de pénurie d’électricité
émergeant. »

Les événements géopolitiques depuis lors n’ont fait qu’augmenter la probabilité.

Berne a mis en garde contre l’exagération des risques, mais a également reconnu qu’elle se prépare à des pénuries d’électricité, le chef du gouvernement fédéral
commission de l’électricité, Werner Luginbuhl, avertissant des coupures de courant répétées pendant des heures.

Les détaillants à travers le pays signalent une ruée des consommateurs sur les panneaux solaires et les générateurs.

Il y a encore une chance d’éviter les pannes, a déclaré Genoud.

“Si les Français parviennent à redémarrer leurs réacteurs et si Poutine ne complique pas trop les choses et s’il ne fait pas trop froid, on pourrait éviter les pénuries
ou une panne d’électricité.

To Top