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Suisse

Comment les sociaux-démocrates suisses veulent introduire la “citoyenneté de naissance” ?

La citoyenneté suisse pourrait être rendue beaucoup plus facile à obtenir grâce à un nouvel ensemble de règles proposées par les sociaux-démocrates du pays, y compris l’autorisation de la citoyenneté par la naissance d’une manière similaire à celle des États-Unis et de la France.

Les sociaux-démocrates suisses veulent assouplir les règles strictes de la Suisse en matière de naturalisation et de citoyenneté pour permettre la “citoyenneté de naissance”, ce qui pourrait faciliter l’accès à la citoyenneté pour plus d’un million de résidents suisses.

Dans une interview accordée aux médias suisses, le député Paul Rechsteiner a déclaré que le “jus soli” – le principe selon lequel une personne peut acquérir la citoyenneté par la naissance – devrait être introduit en Suisse.

Rechsteiner, le plus ancien parlementaire suisse, affirme que l’importante population étrangère du pays – qui est estimée à environ 25 % – est exclue du processus démocratique.

“La Suisse d’aujourd’hui est une démocratie aux trois quarts. Un quart de la population a un passeport étranger. Ils sont exclus des droits civiques.”

“Celui qui est né dans un pays, qui y grandit, qui travaille, qui passe sa vie, c’est-à-dire qui fait partie de l’économie et de la société, doit aussi avoir les droits appropriés en tant que citoyen. C’est un principe démocratique et de droits de l’homme.”

Actuellement, même les immigrants de troisième génération sont confrontés à des obstacles à la citoyenneté en Suisse, qui a l’un des régimes de citoyenneté les plus stricts d’Europe.

Rechsteiner a cependant déclaré que des règles seraient mises en place pour empêcher le “tourisme de naissance”.

“Le tourisme de naissance ne fait pas partie du jus soli”, a déclaré M. Rechsteiner, citant une proposition de l’Allemagne selon laquelle l’un des parents doit vivre dans le pays pendant cinq ans avant que la citoyenneté puisse être accordée.

M. Rechsteiner a déclaré que les sociaux-démocrates souhaitaient supprimer progressivement la citoyenneté communale, c’est-à-dire les cas où les décisions finales en matière de citoyenneté sont prises au niveau municipal.

“La citoyenneté communale est une relique des premières années de l’Etat. L’objectif principal était de déterminer qui était responsable des citoyens lorsqu’ils devenaient pauvres, c’est-à-dire dépendants de l’aide sociale”, a-t-il déclaré.

“Cela a disparu depuis longtemps. Aujourd’hui, ce système n’est plus d’actualité, et il est aussi injuste.”

“En Suisse orientale notamment, on constate malheureusement que cela dépend souvent de la commune que l’on obtienne le passeport ou non”.

“Il y a ceux qui sont très ouverts à ce sujet. Et d’autres qui font tout pour empêcher la naturalisation.”

Comme The Local l’a rapporté précédemment, il existe une myriade d’exemples où les décisions relatives à la citoyenneté prises au niveau municipal ont conduit à des résultats absurdes.

Des personnes ont été renvoyées parce qu’elles ne connaissaient pas les animaux du zoo local, qu’elles n’aimaient pas la randonnée et qu’elles ne se souvenaient pas de l’année exacte des glissements de terrain du 18e siècle.

Quelle est la probabilité de ce plan ?

Bien que les sociaux-démocrates soient l’un des principaux partis de Suisse, un tel plan est susceptible de rencontrer une certaine résistance, en particulier de la part de l’Union démocratique du centre (UDC), un parti d’extrême droite qui a toujours plaidé en faveur d’un cadre de naturalisation strict.

Rechsteiner a cité la lutte pour le suffrage des femmes comme un exemple de la façon dont ces difficultés pourraient être surmontées.

“En ce qui concerne le suffrage des femmes, il a longtemps semblé impossible en Suisse de changer quoi que ce soit”, a-t-il déclaré.

Les femmes n’ont reçu le droit de vote en Suisse qu’en 1971, tandis qu’elles n’ont pas eu le droit de vote complet dans tous les cantons suisses avant 1990.

“C’est trop peu pour l’image que nous nous faisons d’une démocratie fière. Nous avons enfin besoin d’une citoyenneté qui reflète la Suisse et qui soit adaptée à l’avenir.”

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