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Allemagne

Comment les résidents non-allemands ont-ils pu voter lors des élections ?

Les personnes ne possédant pas de passeport allemand ne sont pas autorisées à voter lors des élections fédérales et régionales en Allemagne. Mais un vote “symbolique” donnant une voix aux résidents étrangers montre comment ils auraient pu voter.

Près de 47 millions d’Allemands (sur les 60,4 millions d’électeurs) se sont rendus aux urnes dimanche pour élire un nouveau gouvernement. Mais de nombreuses personnes n’ont pas eu la chance de s’exprimer, comme les personnes sans passeport allemand qui vivent, travaillent et paient des impôts dans le pays.

On estime qu’il y a 10 à 11 millions de personnes vivant dans le pays sans la citoyenneté allemande, et environ 9,5 millions d’entre elles sont en âge de voter. S’ils ont pu s’exprimer lors des élections de dimanche (et s’ils ont participé au même taux que les citoyens allemands)5 à 6 millions de voix supplémentaires auraient pu être exprimées.

Une campagne appelée Wir Wählen (Nous votons), qui demande que tous les résidents allemands aient le droit de vote, a décidé d’organiser une élection fédérale symbolique.

Ils ont demandé à un groupe de 4 500 personnes de voter. L’élection fédérale symbolique a eu lieu dans 14 villes – Berlin, Mannheim, Aalen, Erfurt, Jena, Weimar, Aachen, Freiburg, Cologne, Magdeburg, Hannover, Trier, Dresden, Osnabrück.

Le parti des Verts est arrivé en troisième position lors des élections allemandes proprement dites – mais le parti écologiste est arrivé en tête du vote symbolique non-allemand avec 29,4 %. Les Verts sont suivis par les sociaux-démocrates de centre-gauche, puis par l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Die Linke (le parti d’extrême gauche) a obtenu 16,2 %.

Le parti anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AfD), peut-être sans surprise, a reçu le plus petit nombre de voix dans cette élection symbolique – seulement 0,7 % des voix.

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Graphique : Wir Wählen

Renforcer la démocratie

Wir Wählen dit : “En votant, les électeurs ont non seulement exprimé leur volonté d’un gouvernement adapté, mais surtout leur désir de faire entendre leurs intérêts politiques et de montrer que tous les citoyens ont les mêmes droits démocratiques fondamentaux. Car celui qui vit ici a sa place, quel que soit son passeport !”

En ce qui concerne les droits des étrangers en Allemagne, les citoyens de l’UE qui vivent ici peuvent voter aux élections locales. Mais les citoyens non européens n’ont pas du tout le droit de vote.

“L’expérience avec les citoyens de l’UE, qui bénéficient de l’égalité des droits de vote au niveau local en Allemagne depuis 1992, montre que cela renforce la démocratie locale et permet à davantage de citoyens de participer à la résolution des problèmes locaux”, explique Wir Wählen.

” Les citoyens sans passeport allemand ou européen continuent d’être exclus du processus décisionnel démocratique, qu’ils se soient installés en Allemagne, qu’ils y paient leurs impôts, qu’ils travaillent, qu’ils étudient, qu’ils aient de la famille et des amis ici et qu’ils fassent partie de la société depuis des années ou des décennies (16 ans en moyenne).

” Le droit de vote aux élections locales pour l’ensemble de la population renforce la cohésion sociale et la démocratie. La participation au niveau des yeux est la réponse démocratique au nationalisme de droite et à l’exclusion.”

Wir Wählen affirme qu’il y a plus de 5,3 millions de résidents en âge légal de voter en Allemagne qui n’ont pas le droit de voter aux élections fédérales et communales parce qu’ils n’ont pas de passeport allemand ou européen.

Le groupe de campagne tente de soulever la question du droit de vote et vise à “motiver les citoyens issus de l’immigration à faire usage de leur droit de vote et à inviter les résidents qui ne sont pas légalement autorisés à voter, à exprimer un vote symbolique dans l’un de nos bureaux de vote symboliques.”

Ils utilisent la même procédure électorale que l’élection officielle, et les bulletins de vote sont présentés aux représentants élus.

Tareq Alaows, du parti des Verts, qui voulait être le premier réfugié syrien à être élu au Bundestag, a déclaré qu’il soutenait la campagne montrant comment les résidents non allemands voteraient.

“Ce sont les résultats de l’élection symbolique de personnes qui n’ont pas le droit de vote en Allemagne”, a-t-il déclaré sur Twitter. “J’espère que ces résultats seront pris en compte dans les négociations de la coalition”.

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