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Suisse

Chasse aux sorcières : L’interdiction du baptême au lac de Genève rend les évangéliques furieux.

Les baptêmes ne peuvent plus avoir lieu dans les eaux pures du lac Léman. Photo : FABRICE COFFRINI / AFP

Les baptêmes ne peuvent plus avoir lieu dans les eaux pures du lac Léman. Photo : FABRICE COFFRINI / AFP

Le canton – qui comprend la ville de Genève et l’arrière-pays qui forme l’extrémité occidentale du lac – a pris cette mesure le 8 juillet, sur fond de débats sur la laïcité.

“C’est un abus d’autorité”, a déclaré à l’AFP Jean-Francois Bussy, président de la Fédération évangélique du canton de Vaud voisin.

Les baptêmes dans le lac Léman sont autorisés dans le canton de Vaud, qui couvre le reste de la rive nord du lac.

“Nous n’avons eu aucune plainte dans le canton de Vaud, qui est beaucoup plus libéral à ce niveau que Genève, qui applique à mon avis une laïcité fondamentaliste et une chasse aux sorcières tout à fait détestable”, a déclaré M. Bussy, qui dirige la branche vaudoise du Réseau évangélique suisse de Suisse romande, qui compte environ 40 000 membres.

Parmi les 26 cantons de la confédération suisse, Genève et Neuchâtel sont les deux seuls cantons laïques.

La séparation de l’Eglise et de l’Etat est inscrite dans le droit genevois depuis plus d’un siècle.

Genève est néanmoins célèbre pour avoir accueilli en 1536 le théologien français Jean Calvin, qui a fait de la ville un bastion de la Réforme protestante, et dont la statue se dresse contre les remparts de la vieille ville.

“Le baptême est un service religieux”, rappellent les autorités genevoises, tandis que le canton “a posé le principe selon lequel les manifestations religieuses se déroulent en privé”, excluant donc les rives et les plages publiques du lac Léman.

“Seules les organisations autorisées à avoir des relations avec l’Etat peuvent demander une autorisation pour une manifestation religieuse publique” – et les deux paroisses évangéliques concernées n’en font pas partie, ajoutent les autorités.

Pour figurer sur cette liste, les organisations doivent s’engager à exclure les actes de violence physique ou psychologique, les abus spirituels ainsi que la discrimination sur la base de l’origine ethnique ou nationale et de l’identité sexuelle ou de genre.

Selon M. Bussy, “on ne voit pas très bien ce qui motive l’autorité cantonale à interdire des événements comme celui-ci qui ne contreviennent pas à l’ordre public”, constituant un “exemple pacifique d’une pratique religieuse louable”.

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