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Autriche

Ai Weiwei à l’Albertina Modern de Vienne : “La démocratie sur des fondations qui tremblent”.

Une affiche à l'extérieur de l'Albertina Modern de Vienne promouvant une nouvelle exposition de l'artiste chinois Ai Weiwei Photo : JOE KLAMAR / AFP

Une affiche à l’extérieur de l’Albertina Modern de Vienne pour promouvoir une nouvelle exposition de l’artiste chinois Ai Weiwei : JOE KLAMAR / AFP

Réfléchissant à la guerre et à la crise massive de réfugiés qu’elle a créée, Ai a exprimé des craintes pour “notre… soi-disant vie paisible depuis la Seconde Guerre mondiale”. “Soudain, nous sentons que les… fondations de la démocratie et de la liberté sont en train de trembler”, a-t-il déclaré aux journalistes à Vienne mardi.

Il s’exprimait à l’Albertina Modern gallery où l’exposition “In Search of Humanity” sera inaugurée mercredi.

Tout en condamnant l’invasion de son voisin par la Russie comme “inacceptable”, Ai s’est dit préoccupé par les divisions mondiales croissantes. Une “psychologie de guerre froide ne va pas fonctionner”, a-t-il déclaré.

La nouvelle exposition, qu’il a décrite comme “critique et radicale”, présente plusieurs œuvres qui sont des réponses aux expériences de ceux qui fuient la guerre et la persécution.

Il y a un arrangement saisissant de gilets de sauvetage trouvés sur les côtes de l’île grecque de Lesbos, disposés autour d’une boule de cristal géante dans une installation en forme de lotus.

Cette pièce est également typique de la nature monumentale d’une grande partie de l’œuvre exposée, qui comprend plus de 50 tonnes de matériaux.

Aucune de ses expositions précédentes, a-t-il dit, n’avait eu une couverture aussi large de son travail. L’exposition retrace l’évolution de son travail artistique et de son activisme politique sur plusieurs décennies.

Maisons de poupées dystopiques

Ce qu’Ai appelle la “crise actuelle des droits de l’homme et de la liberté d’expression” est dépeint de façon saisissante dans une réplique grandeur nature de la cellule où il a été détenu et interrogé après son arrestation en 2011 par la police chinoise.

À côté, un ensemble de dioramas dépeint des scènes de son interrogatoire, comme des maisons de poupées dystopiques.

Certaines de ses œuvres plus récentes, comme le tapis roulant utilisé par son ami Julian Assange pendant son séjour à l’ambassade d’Équateur à Londres, ne sont peut-être pas les plus faciles à lire.

D’autres, en revanche, ont un impact émotionnel plus direct. Une immense installation utilise des barres d’armature tordues récupérées dans une école détruite lors du tremblement de terre de 2008 au Sichuan, qui a fait plus de 80 000 victimes.

L’œuvre est un témoignage des milliers d’enfants tués par l’effondrement de bâtiments scolaires mal construits.

L’irrévérence et l’humour sont également présents, comme dans la série de photos du célÃ?bre majeur d’Ai dirigé vers des sites tels que la porte de cérémonie de la place Tiananmen à Pékin.

Elles sont placées sous un mot de quatre lettres éclairé au néon. Il fait également un usage intensif des Lego comme support, notamment pour recréer le drapeau saoudien.

Au lieu de la profession de foi islamique, le drapeau est orné des derniers mots rapportés du journaliste Jamal Khashoggi lors de son assassinat en 2018 dans le consulat saoudien d’Istanbul : “Je ne peux pas respirer”. Le spectacle est présenté jusqu’au 4 septembre.

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