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Suisse

‘2G’ : La Suisse va-t-elle renforcer le certificat Covid ?

Parmi les mesures de durcissement du Covid que les autorités suisses ont annoncé vendredi, figure la possibilité de mettre en place des restrictions pour les personnes non vaccinées. Si le président de la Confédération déclare que c’est “envisageable”, les experts de la santé estiment que cela ne va pas assez loin.

Lors d’une conférence de presse vendredi, le ministre de la santé Alain Berset a déclaré que la règle 2G – qui fait référence aux personnes vaccinées et rétablies, mais non testées – ne sera pas mise en place au niveau fédéral.

Berset, qui a annoncé un durcissement du certificat Covid en vertu duquel les tests antigéniques auraient une validité plus courte, a déclaré qu’il appartenait aux cantons et aux établissements privés de mettre en place une restriction “2G”.

Ce faisant, ces établissements pourraient alors se dispenser des règles relatives aux masques.

Cela signifie en fait que les personnes qui obtiennent le certificat Covid après un test négatif ne seront plus admises dans de nombreux bars, restaurants et autres lieux.

La question de savoir si cette mesure sera appliquée et dans quelle mesure est actuellement débattue par les experts de la santé et les politiciens.

Pour le président de la Confédération Guy Parmelin, les 2G “sont concevables” comme moyen d’éviter que le système de santé ne soit surchargé de patients atteints de coronavirus, a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne publique SRF.

“Si l’on ne veut pas rendre la vaccination obligatoire, il ne reste que des mesures telles que la généralisation de la règle 2G”, a-t-il noté.

Mais des responsables de la santé comme Lukas Engelberger, chef de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, ont souligné que si la situation épidémiologique actuelle ne peut être maîtrisée, la règle 2G ne suffira pas à contenir la pandémie.

D’autres mesures, notamment l’introduction de limites de capacité, devront être appliquées.

“D’un point de vue épidémiologique, le certificat 2G est judicieux, surtout lorsqu’il est associé à une campagne intensive de tests, de vaccinations et de rappels”, selon Richard Neher, biologiste à l’Université de Bâle.

Les élus se prononcent également en faveur de la stratégie “vaccinés et guéris seulement”.

“J’en suis arrivé au point où je dois dire : il faut sérieusement envisager la 2G dans certains domaines de la vie”, a déclaré le député Matthias Jauslin.

Il a toutefois ajouté que “seul un taux de vaccination plus élevé peut nous sortir de la pandémie. La règle 2G pourrait être une mesure pour atteindre cet objectif”.

“Je voudrais encourager les personnes non vaccinées à faire quelque chose pour notre société et notre système de santé”.

Cedric Wermuth, co-directeur du parti social-démocrate, appelle également à “un débat rapide et ouvert sur des mesures telles que la règle 2G ou la vaccination obligatoire”.

Après 20 mois de pandémie, rien ne peut plus être exclu, a-t-il ajouté.

La vaccination obligatoire est également un sujet brûlant en ce moment, notamment en raison de la montée en flèche du nombre d’infections et de la détérioration de la situation dans les unités de soins intensifs du pays.

Mais cette obligation est-elle applicable en Suisse ?

Pour Parmelin, il n’est pas question de rendre la vaccination obligatoire pour l’instant. “Nous avons toujours dit que nous n’en voulions pas”, a-t-il déclaré.

Christoph Berger, chef de la Commission fédérale pour les vaccinations, est du même avis.

“En Suisse, se faire vacciner ou non est une décision personnelle. Une obligation générale de vaccination violerait ce principe”.

Pour la commission, la vaccination obligatoire ne peut être prise en considération que lorsque toutes les autres mesures, y compris l’enfermement, se sont révélées inefficaces, a-t-il précisé.

Pour sa part, M. Engelberger a noté que cette obligation ne permettra pas d’augmenter significativement le taux de vaccination.

“Pour imposer la vaccination obligatoire, la Suisse devrait utiliser des méthodes tellement dures que la relation entre les citoyens et l’État serait sérieusement endommagée à long terme”, a-t-il déclaré.

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