Zelensky exhorte l’Allemagne à démolir le nouveau “mur” russe en Europe

“Ce n’est pas un mur de Berlin – c’est un mur en Europe centrale entre la liberté et la servitude et ce mur s’agrandit avec chaque bombe” larguée sur l’Ukraine, a déclaré Zelensky aux députés.

Apparaissant sur un écran dans son t-shirt kaki désormais caractéristique, avec des cernes sous les yeux, Zelensky a été accueilli par les députés de la chambre basse du Bundestag par une ovation.

Dans un discours imprégné d’images historiques du triomphe de l’Allemagne sur sa division de la guerre froide, Zelensky s’est adressé directement au chancelier allemand Olaf Scholz en appelant à une plus grande solidarité avec l’Ukraine.

“Cher Monsieur Scholz, démolissez ce mur”, a-t-il imploré, évoquant l’appel lancé par le président américain Ronald Reagan à Berlin en 1987.

“Donnez à l’Allemagne le rôle de leader que vous méritez en Allemagne”.

Cependant, il a assorti ses flatteries d’une sévère critique de la réticence de Berlin, depuis des années, à s’opposer à Moscou et à rompre ses solides liens énergétiques et commerciaux avec la Russie.

“Nous nous sommes tournés vers vous”, a-t-il déclaré. “Nous vous avons dit que Nord Stream (gazoducs) était une sorte de préparation à la guerre”.

“Et la réponse que nous avons obtenue était purement économique – c’est l’économie, l’économie, l’économie mais c’était le mortier du nouveau mur.”

L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a entraîné une révision des principaux éléments de la politique énergétique, économique et de sécurité de l’Allemagne, dont certains remontent à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’Allemagne a mis en veilleuse le projet de gazoduc Nord Stream 2, s’est jointe à ses alliés pour imposer des sanctions punitives à l’Ukraine et s’est engagée à augmenter massivement ses dépenses de défense tout en levant l’interdiction d’exporter des armes vers les zones de conflit afin d’aider l’Ukraine.

L’Allemagne a également déclaré qu’elle avait l’intention de se libérer presque totalement des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année, même si elle reste fortement dépendante du gaz russe.

Cependant, Berlin s’est opposé à un arrêt total des importations d’énergie russe, prévenant que cela provoquerait des pénuries hivernales et stimulerait l’inflation, créant ainsi une instabilité potentielle dans la première économie d’Europe.