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Danemark

Une installation à Copenhague critique le manque de statues de femmes

Une installation à Copenhague critique le manque de statues de femmes

L’exposition “50 Queens” à Kongens Nytorv à Copenhague le 2 septembre. Photo : Emil Helms/Ritzau Scanpix

“Au Danemark, il y a 2 500 statues. Et seulement 28 de ces statues sont des femmes, ce qui… représente environ un pour cent”, a déclaré Svante Lindeburg, le responsable du festival Golden Days qui a organisé l’installation temporaire “50 Queens”.
“Nous voulons que cela change”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Il a reconnu qu’il n’était pas possible de changer le paysage urbain du jour au lendemain, mais “ce que nous pouvons faire, c’est faire avancer cet agenda”.
“Nous avons donc créé les 50 piédestaux, et nous avons nommé 50 femmes pour être sur ces piédestaux”, a-t-il déclaré.
Les piliers sont dépourvus de statue pour souligner le manque de reconnaissance des femmes, bien que le Danemark soit un bastion du féminisme.
Les piédestaux sont situés dans l’un des lieux les plus emblématiques du centre de Copenhague, Kongens Nytorv – qui signifie “la nouvelle place du roi” – positionnés de manière à entourer une statue du roi Christian V monté à cheval.
L’endroit a été symboliquement rebaptisé “The Queen’s Square” pendant deux semaines.
Parmi les femmes honorées figurent l’auteure Karen Blixen (1885-1962), la peintre et l’une des premières femmes transgenres du pays à avoir subi une opération de réassignation sexuelle, Lili Elbe (1882-1931), et la scientifique du XVIe siècle Sophie Brahe.
Quarante-neuf personnalités ont été choisies par un jury parmi des centaines de femmes extraordinaires, le public étant chargé de choisir la 50e femme. Ce pilier est le seul à ne pas être peint en blanc, mais recouvert d’un miroir.
L’architecte Louise Mould, qui a participé à la création de l’installation inaugurée le 2 septembre, a déclaré que le pilier en miroir représente également tout le monde.
Tout le monde devrait “pouvoir se tenir là et se regarder, regarder ses amis… regarder les gens qui l’entourent et réaliser qu’ils peuvent avoir autant d’importance dans le monde que les femmes représentées ici”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
En scannant les codes QR placés sur les piliers, les visiteurs peuvent découvrir l’aubergiste Maren Splids, brûlée sur le bûcher pour sorcellerie au début du 18e siècle, ainsi que la militante et pionnière des droits des femmes Maria Engelbrecht Stokkenbech (née en 1759), l’écrivaine Tove Ditlevsen (1917-1976) et la chanteuse Natasja Saad (1974-2007).
Les socles ne rendent hommage qu’aux femmes décédées et leur hauteur varie d’environ 50 centimètres à trois mètres.
“C’est une très bonne idée que toutes les femmes représentées ici soient issues de différents milieux, elles viennent de différentes professions. Cela montre que les femmes ont toujours eu un impact sur chaque partie de la société”, a déclaré à l’AFP la visiteuse Caroline Virklund.
“Il est temps que l’accent soit mis sur ces femmes et qu’on leur donne une place, une place très publique dans le centre de Copenhague”, a ajouté Louise, une historienne de 28 ans.
Dans la capitale danoise, seules sept statues historiques commémorent des femmes, contre 65 pour les hommes et 12 pour les animaux, selon la mairie.
Inaugurée par la reine Margrethe II dans le cadre des célébrations officielles de son jubilé d’or ce week-end, l’installation sera en place jusqu’au 18 septembre, mais certains socles devraient ensuite être exposés dans d’autres régions du Danemark.

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